Caractère obligatoire des 11 vaccins : pourquoi est-ce une bonne idée ?

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Le 16 juin 2017, le professeur Agnès Buzyn, nouvelle ministre de la Santé annonçait la préparation de la mise en place du caractère obligatoire de l’ensemble du calendrier vaccinal du nourrisson.

Cette mesure envisagée pour début 2018 aura pour effet d’étendre l’obligation actuelle qui concerne les 3 vaccins diphtérie, tétanos et polio, vers les 8 autres vaccins actuellement recommandés du calendrier du nourrisson, c’est-à-dire coqueluche, Haemophilus influenzae b, hépatite B, pneumocoque conjugué, rougeole, oreillons, rubéole et méningocoque C conjugué.

Cette décision marque le terme d’un long débat engagé en France par la ministre de la Santé précédente qui, dans le cadre du plan d’action pour une rénovation de la politique vaccinale, avait souhaité que soit organisée une concertation citoyenne coordonnée par le professeur Alain Fischer et dont le comité d’organisation, après un long et exhaustif travail d’auditions et d’analyse, conclut à la nécessité d’étendre de façon temporaire l’obligation vaccinale à l’ensemble du calendrier du nourrisson.

Les arguments scientifiques en faveur de la vaccination du nourrisson ont été largement exposés pendant ces longs mois de débat et ont été repris par notre ministre lors de toutes ses multiples interventions de communication avec la population et les médias.
Rappelons, en particulier, l’importance et l’urgence de la protection individuelle du jeune nourrisson contre des maladies potentiellement sévères, voire létales, comme la rougeole et les infections invasives à pneumocoque, Haemophilus influenzae b et méningococcique C. Rappelons également l’importance d’autres vaccins comme la rubéole et l’hépatite B pour une population qui sera certes exposée plus tardivement mais pour laquelle la vaccination précoce, assortie d’un fort taux de couverture vaccinale, est la seule véritable garantie d’efficacité sur un plan épidémiologique. Rappelons enfin l’importance de la protection collective vaccinale pour un nombre important de ces maladies, elle représente aujourd’hui la seule arme dont nous disposons pour protéger les plus vulnérables, en particulier aux âges extrêmes de la vie et les immunodéprimés.
Le principe souvent avancé de primauté du libre choix des parents sur la santé de leur enfant n’a pas de sens au regard des risques inhérents à ces maladies. Aujourd’hui, il n’est pas humainement acceptable de voir mourir, en France, un enfant ou un adulte d’une infection si un vaccin efficace existe, est bien toléré et est accessible à tous grâce à l’effort de la communauté.

Si à l’évidence, l’idéal pour nous tous serait de supprimer toute obligation dans le domaine de la vaccination[...]

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À propos de l’auteur

Service de Pédiatrie générale, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS. Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI, PARIS. Groupe de Pathologie infectieuse pédiatrique de la Société Française de Pédiatrie.