Dossier : Nos habitudes remises en cause

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Depuis plus de dix ans, la prescription d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) chez le nourrisson a considérablement augmenté. L’absence de traitement prokinétique efficace actuellement est probablement responsable de ce phénomène, mais il semble surtout nécessaire de cibler les indications de ce traitement, le reflux gastro-œsophagien du nourrisson étant principalement physiologique. Aussi, depuis quelques années, de nombreux travaux étudient l’efficacité des traitements par IPP, ce qui a ainsi conduit les sociétés européennes et américaines de gastro-entérologie pédiatrique à établir des recommandations en 2008. De manière générale, l’indication principale d’un traitement par IPP chez le nourrisson est limitée à l’œsophagite ulcérée confirmée par endoscopie. Un traitement empirique par IPP est le plus souvent déconseillé.

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Plusieurs études, relayées par un article dans la revue Prescrire, viennent apparemment de conclure à l’inutilité de la kinésithérapie respiratoire au cours de la bronchiolite aiguë du nourrisson. Les deux études les plus récentes, bien que certains points soient à discuter, montrent que la kinésithérapie respiratoire par accélération passive et lente du flux expiratoire ne semble pas statistiquement efficace chez les nourrissons hospitalisés pour bronchiolite aiguë. Faut-il pour autant abandonner cette forme de kinésithérapie au cours des bronchiolites vues et suivies en ambulatoire ? Ce n’est pas ce que préconisent les auteurs de ces deux études qui souhaitent qu’elle soit évaluée en ambulatoire (plus de 95 % des bronchiolites) selon les critères de la médecine basée sur les preuves.
Certaines incompréhensions viennent aussi de questions sémantiques : dans les pays anglo-saxons, la “physiothérapie respiratoire” comporte des techniques (vibrations, percussions, clapping, expirations forcées, drainage de posture) qui n’ont pas d’indication au cours de la bronchiolite aiguë du nourrisson.

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La prise en compte de la fièvre du nourrisson s’est complètement transformée. Autrefois responsable de tous les maux, convulsions, inconforts, elle n’est plus considérée comme dangereuse et la recherche de l’apyrexie n’est plus l’objectif chez un enfant fébrile.
La fièvre n’est pas la cause des convulsions survenant en climat fébrile pour lesquelles les antipyrétiques n’ont pas d’action préventive. Elle n’est pas non plus la cause du comportement malade. Ce dernier n’est pas toujours présent au cours de la maladie fébrile. Sa coexistence avec la fièvre est d’intensité variable, soit légère à type de fatigue isolée sans inconfort et pouvant être respectée, soit importante et inconfortable, seule justification de la thérapeutique. L’objectif actuel n’est plus de traiter le thermomètre mais un enfant, en s’adaptant à la diversité de ses réactions.