Editorial : Vaccins non obligatoires, rétablir la confiance

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Il n’est pas exact de dire, comme le font actuellement la plupart des médias, que la vaccination en France est l’objet d’une méfiance généralisée, en -s’appuyant sur une étude de l’INPES1 montrant que seule 60 % de la population française est favorable à la vaccination [1]. Cette étude a été réalisée entre octobre 2009 et juillet 2010, en pleine polémique relative à la vaccination pandémique. Le dernier Baromètre santé de l’INPES, réalisé en 2014, montre que le taux de confiance est remonté à 79 %, chiffre proche de la situation d’avant 2009. Une enquête récente conduite par la DREES2 [2] montre que la quasi-totalité des médecins généralistes de ville sont favorables à la vaccination en général, et que la grande majorité font confiance aux sources officielles. Par ailleurs, les couvertures vaccinales progressent pour tous les vaccins administrés aux nourrissons, notamment le pneumocoque, l’hépatite B et la rougeole [3].

1 Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.
2 Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

Il n’en demeure pas moins que la France connaît bien des problèmes avec certains vaccins qui concernent l’adolescent et l’adulte, pour lesquels la couverture vaccinale suscite de vives inquiétudes : il s’agit essentiellement de la vaccination contre le papillomavirus et de la vaccination contre la grippe chez les personnes à risque, qui affichent des couvertures vaccinales en franche régression. Trois -vaccins “-difficiles” ont été choisis pour ce numéro : les vaccins contre l’hépatite B, le papillomavirus et les vaccins contre le méningocoque.

Les deux premiers (hépatite B et papillomavirus) posent des problèmes assez similaires : après un engouement initial, sans doute favorisé par une communication quelque peu agressive des firmes (amenant notamment à vacciner contre l’hépatite B plusieurs millions d’adultes jeunes non ciblés par les recommandations officielles), ces vaccins ont fait l’objet de polémiques fortement médiatisées, essentiellement franco-françaises, relatives à des effets secondaires attribués aux vaccins. La population cible était sensiblement la même (adolescents et adultes jeunes), et les effets secondaires incriminés concernent les maladies auto-immunes, en particulier la sclérose en plaque (SEP). Concernant la vaccination contre le papillomavirus, toutes les études réalisées jusqu’à présent, incluant quatre récentes dont deux françaises [4-7], vont dans le sens d’une absence de lien entre cette vaccination et maladies[...]

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À propos de l’auteur

Professeur Émérite – Université Claude-Bernard Lyon 1, VILLEURBANNE.