L’utilisation d’un masque laryngé par rapport à une intubation endotrachéale réduit-elle les complications respiratoires périopératoires chez le nourrisson ?

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T. Drake-Brockman et al. The effect of endotracheal tubes versus laryngeal mask airways on perioperative respiratory adverse events in infants : a randomised controlled trial. Lancet, 2017; 389:701-708.

Les complications respiratoires périopératoires sont les incidents les plus fréquents en anesthésie pédiatrique et peuvent être responsables d’un arrêt cardiaque. L’incidence de ces complications respiratoires est évaluée à 15 % dans la population générale pédiatrique, mais ce taux double chez le nourrisson de moins d’un an. Cette population est particulièrement vulnérable en raison de voies respiratoires étroites, d’une faible réserve en oxygène et de la perte des réflexes protecteurs des voies respiratoires en cas d’anesthésie générale. L’utilisation de masque laryngé comme alternative à l’intubation endotrachéale (IOT) est en augmentation chez l’enfant et montre une diminution des bronchospasmes, de la toux et des douleurs oropharyngées chez l’enfant de plus d’un an.

Le but de ce travail était d’évaluer les effets d’un masque laryngé sur la fréquence des événements respiratoires par rapport à une IOT chez le nourrisson de moins d’un an.

Il s’agissait d’un essai randomisé, contrôlé, réalisé dans le centre hospitalier de Perth en Australie. Les enfants de moins d’un an devant recevoir une anesthésie générale étaient éligibles. Étaient exclus, ceux ayant une pathologie cardiaque, une malformation thoracique ou des voies respiratoires, ceux ayant reçu une sédation avant l’anesthésie et ceux ayant une chirurgie touchant les voies respiratoires, le thorax ou l’abdomen. À l’issue de la randomisation informatisée, une personne indépendante de la recherche préparait des enveloppes qui étaient ouvertes par l’anesthésiste juste avant l’induction. Les méthodes d’induction et d’analgésie étaient identiques entre les 2 groupes.

Entre juillet 2010 et mai 2015, les données de 177 patients ont pu être analysées (83 nourrissons dans le groupe “masque laryngé” et 94 dans le groupe “IOT”). Les interventions chirurgicales pour lesquelles les nourrissons recevaient une anesthésie se composaient de 36 cures de hernies, 24 cystoscopies, 17 IRM ou scanner, 12 orchidopexies, 11 cures d’hypospadias et 9 circoncisons.

65 enfants (37 %) ont eu une complication respiratoire. Les enfants avec une IOT avaient 3 fois plus de complications respiratoires périopératoires que ceux avec un masque laryngé (53 % versus 18 %, RR : 2,94 ; IC 95 % : 1,79-4,83 ; p < 0,0001). Le taux de complications majeures ou mineures survenant en période opératoire (p < 0,0001) ou postopératoire (p < 0,016)[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.