Maltraitances psychologiques

0

La loi du 5 mars 2007 (loi n° 2007‑293), réformant la protection de l’enfance, invite à détecter non seulement les signes physiques évidents de maltraitance mais également les signes plus sournois comme la maltraitance psychologique. Celle-ci constitue une atteinte à la dignité de l’enfant en tant que personne humaine et à ses besoins psychologiques fondamentaux de sécurité, d’amour, de sentiment d’appartenance et d’estime de soi.

La maltraitance psychologique est commise, de façon individuelle ou en groupe, par des individus qui exploitent la vulnérabilité de l’enfant victime à partir d’une position de supériorité et de pouvoir. Elle est intra ou extrafamiliale. Le plus souvent, il s’agit d’un parent, mais elle peut provenir aussi d’une personne qui a la charge de l’enfant- (la nourrice, un professeur, une personne de l’entourage familial) ou bien de ses pairs à l’école. Les recherches effectuées n’ont pas permis d’identifier des familles-types ou des profils-types d’enfants- victimes, seulement des facteurs de risque.

La maltraitance intrafamiliale

La maltraitance psychologique repose sur une attitude (paroles et actes) intentionnellement et/ou durablement hostile ou rejetante vis-à-vis d’un enfant. Elle peut prendre la forme d’abus comme de négligences. Elle résulte parfois d’une cruauté mentale ou de sadisme mais souvent d’une incapacité des adultes en charge de l’enfant d’assurer un rôle protecteur et bienveillant et de répondre à ses besoins émotionnels.

Nous regroupons les attitudes et les comportements maltraitants sous six catégories : rejeter, terroriser, isoler, exploiter/pervertir, ignorer et négliger. Les transactions maltraitantes les plus fréquentes sont des attentes irréelles et démesurées concernant le comportement de l’enfant, des qualifications erronées et/ou déplacées, des humiliations répétées en présence des autres ou encore des perceptions déformées et/ou délirantes (inversion des rôles, relations perverses, persécution, méfiance, suspicion, etc.).

Certains comportements maltraitants peuvent présenter un caractère d’évidence, mais d’autres sont ardus à repérer en l’absence de marque physique. Il ne s’agit pas d’épisodes ponctuels et de courte durée : ils s’inscrivent dans un schéma répétitif et durable. Ils atteignent en profondeur le développement et la construction identitaire de l’enfant.

Dans de nombreux cas de maltraitance parentale, l’enfant victime n’a pas conscience de la nature abusive des interactions que ses parents ont avec lui. Les troubles qu’il présente ne sont pas toujours très marqués et[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.