La supplémentation en oméga-3 pendant la grossesse a-t-elle un impact sur la survenue d’un asthme chez l’enfant ?

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Bisgaard H et al. Fish oil-derived fatty acids in pregnancy and wheeze and asthma in offspring. N Engl J Med, 2016;375:2530-2539.

L’incidence de l’asthme ou équivalent d’asthme a doublé au cours des dernières décennies dans les pays industrialisés. De façon concomitante, l’augmentation de l’utilisation des huiles végétales pour cuisiner et l’alimentation donnée au bétail ont entraîné une augmentation de la consommation des oméga-6 au détriment des oméga-3, en particulier des acides gras polyinsaturés longues chaînes, de l’acide docosahexaénoïque (DHA) et de l’acide eicosapentaénoïque (EPA). Les études observationnelles ont suggéré un lien entre un déficit en oméga-3 pendant la grossesse et la survenue d’un asthme chez l’enfant mais les résultats des essais randomisés et contrôlés sont actuellement ambigus.

Le but de ce travail réalisé au Danemark était d’évaluer de façon prospective dans un essai randomisé, contrôlé, en double aveugle, si la supplémentation en oméga-3 pendant le 3e trimestre de la grossesse diminuait la survenue d’un asthme chez l’enfant entre 3 et 5 ans.

À la 24e semaine de grossesse, les femmes recevaient quotidiennement soit 2,4 g d’oméga 3 (55 % EPA, 37 % DHA), soit un placebo (huile d’olive). La supplémentation continuait jusqu’à 1 semaine après l’accouchement. Lorsque les enfants atteignaient l’âge de 3 ans, l’essai continuait encore 2 ans. Au cours de cette phase, les investigateurs connaissaient la supplémentation reçue par les mères des enfants. Les femmes participantes complétaient un questionnaire alimentaire avant la randomisation et avaient un dosage sanguin d’EPA et DHA avant et à la fin de la supplémentation ainsi qu’un génotypage du gène FADS. Les enfants avaient des visites médicales à 1 semaine puis à 1, 3, 6, 12, 18, 24, 30 et 36 mois puis tous les ans. Le diagnostic de wheezing persistant ou d’asthme était posé selon un algorithme en fonction d’un journal quotidien tenu par les parents et de l’utilisation de traitements spécifiques. Les infections respiratoires étaient notées et des allergies étaient recherchées à 6 et à 18 mois.

Sur les 73 femmes enceintes randomisées, 695 enfants ont participé à l’étude. Les caractéristiques de la grossesse et l’alimentation des mères n’étaient pas significativement différentes entre les 2 groupes. Une association était retrouvée entre l’alimentation et les taux d’EPA et DHA (r = 0,32, p < 0,001). De même, l’allèle mineur G du gène FADS était associé à des taux plus bas d’EPA et DHA chez les femmes. La compliance au traitement était de 70,9 % sans différence entre les groupes.[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.