La Communication nonViolente (CNV) est un processus développé par Marshall Rosenberg, psychologue clinicien (1934-2015). Inspiré par Gandhi et élève de Carl Rogers, il met en lumière les pièges de la communication que nous pratiquons habituellement, et des pistes pour faire différemment.

Je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée récemment : je revois en consultation un garçon de 8 ans d’origine indienne avec sa maman. Il avait consulté initialement pour une toux récurrente. J’ai déjà interrompu à trois reprises le traitement par corticoïde inhalé en 18 mois. Trois fois expliqué qu’il n’y a aucun argument pour un asthme, aucune raison pour qu’il prenne un traitement de fond, ni du salbutamol. Aucune raison de mettre en place un PAI. La maman avait de nouveau obtenu une prescription d’un autre médecin pendant l’hiver. Cette prescription est terminée. Elle vient demander un renouvellement. Malgré toutes mes explications claires, rien n’y fait.

Avant de connaître la CNV, j’aurais répété à la mère : “Tout va bien Madame, il va bien, il n’a jamais sifflé, il n’a pas besoin de traitement” et j’aurais clos assez rapidement la consultation en me sentant agacée, assez frustrée et inutile. La maman aurait probablement encore une fois trouvé quelqu’un pour renouveler le traitement.

Établir une connexion de qualité en se connectant aux sentiments

Grâce à la CNV, j’ai procédé autrement : j’ai cherché à établir une connexion, un lien avec elle : “Je vois que quand je ne veux pas vous prescrire de traitement, ça a l’air compliqué pour vous ? Est-ce que c’est ça ? ”. Cette phrase paraît anodine et ne me serait jamais venue à l’idée auparavant, et pourtant, c’est le détail qui fait la différence : la maman ressent que je m’intéresse à ce qu’elle vit. Et j’ai[...]

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