Dossier : Vaccins non obligatoires : vaincre les réticences

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Deux vaccins, RotaTeq et Rotarix, possèdent une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la prévention des infec-tions à rotavirus. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a recommandé la vaccination de tous les nourrissons contre les gastroentérites aiguës à rotavirus en France en novembre 2013.
Cette vaccination n’a pas été inscrite au calendrier vaccinal français, car l’admission au remboursement des vaccins et leur prix n’avaient pas encore été déterminés. Cette procédure d’inscription ne se fera pas car le HCSP, au vu des derniers éléments du rapport bénéfices/risques, a décidé de suspendre sa recommandation dans un avis daté d’avril 2015.
Les objectifs de la recommandation vaccinale étaient de prévenir les cas de gastroentérite aiguë à rotavirus chez les nour-rissons, par conséquent la morbi-mortalité et le coût économique de ces infections.

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Si nous disposons enfin de vaccins antiméningococciques actifs contre la majorité des souches virulentes, leur indication soulève de nombreuses questions : l’épidémiologie du méningocoque est éminemment changeante dans le temps et dans l’espace, ce qui exige une surveillance épidémiologique constante, la durée de protection induite est encore mal connue pour les vaccins conjugués et le vaccin recombinant B dont le caractère totalement innovant fait que beaucoup de don-nées manquent, en particulier son efficacité dans la vraie vie.
Pour ce qui est de la France, concernant le vaccin méningococcique C conjugué, il est impératif d’obtenir une couverture vaccinale de l’ordre de 90 % dont nous sommes loin. Enfin, il est évident que les vaccins non conjugués n’ont guère de place maintenant.

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Le vaccin contre l’hépatite B a démontré son efficacité dans la prévention des infections par le VHB et ses conséquences : hépatites aiguës, chroniques, hépatocarcinomes. Cependant, en France, ce vaccin a été l’objet de polémiques quant à d’éventuels effets indésirables alors que coïncidence et causalité ont été confondues, ce qui a abouti à des décisions judi-ciaires contradictoires, injustes et irresponsables, sources de doute.
De ce fait, le vaccin n’a pas connu en France la diffusion attendue. Les couvertures vaccinales du nourrisson sont satisfai-santes, mais les plus âgés “à risque”, et notamment les adolescents, ne sont pas protégés.
Le nombre d’hépatites B aiguës et de porteurs chroniques est inacceptable en France, plus de 30 ans après l’AMM du vac-cin. La vaccination contre l’hépatite B doit être une priorité dans la “politique nationale d’amélioration de la vaccination”.

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Deux vaccins contre le papillomavirus sont disponibles en France, dirigés contre les papilloma-virus oncogènes 16 et 18, responsables d’environ 70 % des cancers du col de l’utérus. Un des vaccins cible également les génotypes 6 et 11, respon-sables des condylomes. En France, la vaccination contre les papillomavirus est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus. Pour les filles qui initient leur vaccination entre 11 et 13 ou 14 ans (selon le vaccin), le schéma vaccinal recommandé comporte deux doses espacées de 6 mois.
Alors que des polémiques itératives ont gravement affecté la confiance du public et des médecins vis-à-vis de cette vacci-nation, les premières données – en situation réelle – confirment l’efficacité vaccinale avec une réduction de la circulation des virus vaccinaux, la baisse de l’incidence des condylomes et des lésions cervicales de haut grade. Plusieurs études dé-mentent par ailleurs la responsabilité des vaccins vis-à-vis de l’induction de maladies auto-immunes dont la sclérose en plaques.
La vaccination des garçons est en discussion, et l’arrivée d’un nouveau vaccin (contenant 9 génotypes) pourrait remettre en cause les stratégies actuelles.