Le neurodéveloppement recouvre l’ensemble des mécanismes qui, dès la grossesse, guide, structure et orchestre la mise en place des réseaux du cerveau et le développement des fonctions cérébrales. À la naissance, les cellules cérébrales sont encore peu connectées entre elles. Après la naissance, des synapses vont se créer ou seront supprimées à chaque instant. C’est un processus fluide et dynamique, influencé par des facteurs génétiques et environnementaux. Durant les 1 000 premiers jours, particulièrement entre l’âge de 3 et 10 mois, il existe une “fenêtre temporelle sensible” où la synaptogénèse est intense.

La sensorialité précède la connaissance et l’action, chaque stimulus est converti en signal neuronal. L’intégration sensorielle met en jeu la réception et la modulation des informations sensorielles, elle se coordonne avec les dimensions motrices toniques et posturales pour permettre le développement sensorimoteur du bébé. Génétiquement, le bébé est attiré par la voix et le langage humains, son regard est dirigé vers le visage et particulièrement vers la zone des yeux. Il peut ainsi apprendre, engager une interaction et discriminer les stimuli sociaux. Ces capacités semblent faire défaut aux enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Il existe une chronologie spécifique pour chaque fonction cérébrale avec une “période critique”. C’est une période d’optimisation de la mise en place des réseaux neuronaux pour une fonction donnée. Ces périodes sont intriquées et s’influencent mutuellement. D’abord viennent la sensorialité et la motricité, puis le langage et la coordination et ensuite les fonctions supérieures et psychoaffectives. Les premiers mois de la vie, lorsque le bébé est éveillé, la façon dont on va le toucher, l’installer et le bouger est fondamentale pour lui permettre d’être disponible et de profiter au mieux de ce qu’il observe et ressent quand on parle, chante et joue avec lui. C’est la base du “cocooning développemental” : le soutien actif du développement grâce à l’environnement. Par le regard, grâce à ses neurones miroirs, il observe et mémorise chacun des gestes, chacune des attitudes, des mimiques des adultes auprès de lui. Il écoute la parole, la chanson des mots. Il va pouvoir ainsi développer son langage et son imagination et aussi enrichir ses initiatives motrices et relationnelles et ses capacités d’imitation. Sa plasticité cérébrale et ses capacités d’appren­tissages sont très grandes.

Quand, pour des raisons génétiques, le bébé présente une dysfonction du traitement sensoriel, il va rencontrer des difficultés à interpréter l’information perçue par ses sens comme la vue, le toucher, le bruit ou le mouvement. Quand le fonctionnement d’un ou plusieurs[...]

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