Mesure de la saturation pulsée en oxygène en pédiatrie : clés pour l’interprétation

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La saturation pulsée en oxygène (SpO2) fait partie des paramètres vitaux couramment mesurés du fait de sa facilité de réalisation et de son caractère non invasif. Elle est généralement considérée comme normale pour une valeur comprise entre 95 et 100 %. Elle permet rapidement d’obtenir une estimation fiable de la pression en oxygène du sang (pO2). Il s’agit d’une aide précieuse car l’œil humain a parfois quelques difficultés à reconnaître une cyanose, et lorsque celle-ci est décelée, elle témoigne déjà d’une hypoxémie très sévère. En effet, la cyanose est décelable pour une saturation < 85 % en l’absence d’anémie. La saturation pulsée permet alors d’agir rapidement dès la moindre désaturation.

Néanmoins, bien que cette mesure soit simple et rapide, comme tout paramètre vital, elle doit être réalisée dans des conditions optimales en essayant de s’affranchir autant que possible de certains biais pouvant affecter sa mesure. Après quelques rappels sur les principes de mesure, nous allons réaliser une revue des principaux risques d’erreurs pouvant compromettre son interprétation. Nous proposons enfin, un algorithme décisionnel afin de guider la conduite à tenir face à une désaturation mise en évidence en saturation pulsée.

Principes de mesure

L’oxymètre de pouls dispose de deux types de diodes émettant chacune une lumière avec une longueur d’onde différente : une lumière rouge et une infrarouge, ainsi qu’un récepteur. Les diodes et le récepteur sont placés de part et d’autre du site de mesure du patient (doigt, oreille…). Les lumières rouge et infrarouge traversent alors la peau du patient, et la lumière restant après le passage transcutané est analysée après avoir éliminé la lumière ambiante. Le rapport lumière rouge/lumière infrarouge qui en résulte est le reflet de l’oxyhémoglobine et l’hémoglobine réduite. La SpO2 détermine l’absorption des deux types de longueur d’onde de lumière : rouge à 660 nm et infrarouge à 940 nm, puis établit un rapport de ces deux longueurs d’onde [1]. L’utilisation de deux longueurs d’onde pour la mesure limite le saturomètre à la mesure de l’oxyhémoglobine et de l’hémoglobine réduite uniquement. En effet, l’oxyhémoglobine absorbe[...]

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À propos de l’auteur

Pneumologue-allergologue, Pôle d’exploration des apnées du sommeil (PEAS), Nouvelle Clinique Bel-Air, BORDEAUX