Le système nerveux autonome
Le système nerveux autonome (SNA) régule nos fonctions vitales sans contrôle conscient. Selon Stephen Porges [1], il comprend trois circuits hiérarchisés :
– le vagal ventral, associé à la sécurité et l’engagement social ;
– le sympathique, qui prépare à l’action (fuite, lutte) en cas de danger ;
– le vagal dorsal, activé dans des situations de menace extrême, menant à un état d’immobilisation, de figement, de repli ou de dissociation.
Ce système évalue en permanence l’environnement pour détecter s’il est sécure ou menaçant : c’est la neuroception. Si le cerveau perçoit de la sécurité, le vagal ventral s’active, facilitant les interactions sociales. En revanche, la moindre menace perçue peut déclencher des réponses défensives plus archaïques (sympathique ou vagal dorsal).
TSA et réactions atypiques
Chez les personnes avec TSA, le SNA est soumis à rude épreuve en lien notamment avec l’hypersensorialité, les imprévus et les efforts d’adaptation. Des stimuli bénins (bruit, imprévus, regards, contacts physiques) peuvent être perçus comme menaçants, provoquant des réactions atypiques : cris, repli, rigidité, automutilation [2].
De manière surprenante, ces comportements semblent être des stratégies plutôt adaptatives qui reflètent un système nerveux en alerte. Les stéréotypies (balancements, mouvements répétitifs), longtemps jugées inutiles, semblent donc jouer un rôle clé dans l’équilibre interne [3, 4] en agissant comme des soupapes sensorimotrices pour réguler la fenêtre sensorielle dans des environnements sur ou sous-stimulants.
Autrement dit, ce sont des stratégies d’autorégulation physiologique qui, si l’on cherche à les supprimer sans offrir d’alternatives, pourrait accroître la détresse des TSA. Dans le même esprit, certaines recherches ont exploré l’utilisation de la stimulation du nerf vague (VNS) comme outil thérapeutique pour aider les TSA à moduler la surcharge sensorielle ou émotionnelle [5].
Le rôle central de la corégulation
Malheureusement, l’autorégulation n’est pas toujours suffisante. Pour beaucoup de TSA, la co-régulation, c’est-à-dire la présence apaisante d’une personne calme et disponible, est essentielle. Une voix posée, un regard bienveillant et une posture sécurisante peuvent donc aider[...]
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