La sinusite aiguë est une pathologie fréquente chez l’enfant, survenant dans un contexte viral et définie comme une inflammation de la muqueuse des sinus paranasaux [1]. Une surinfection bactérienne maxillaire est suspectée lorsque au moins 2 des 3 critères majeurs suivants sont présents :
– une persistance ou aggravation des douleurs infra-orbitaires malgré un traitement symptomatique depuis au moins 48 heures ;
– une douleur unilatérale pouvant être majorée en position penchée en avant, pulsatile, et/ou plus intense en fin de journée ou la nuit ;
– une augmentation de la rhinorrhée et de sa purulence.
Des critères mineurs peuvent renforcer la suspicion diagnostique : fièvre persistante au-delà de 48 heures ; obstruction nasale, éternuements, gêne pharyngée ou toux persistants depuis plus de 10 jours [2]. Les surinfections bactériennes des sinus adjacents se traduisent par des signes cliniques évocateurs. La sinusite frontale se manifeste typiquement par des céphalées sus-orbitaires. L’atteinte ethmoïdale se distingue par un comblement de l’angle interne de l’œil et un œdème palpébral associé à des céphalées rétro-orbitaires. Enfin, la sinusite sphénoïdale donne lieu à des céphalées rétro-orbitaires permanentes irradiant vers le vertex, qui peuvent mimer une douleur d’hypertension intracrânienne [2]. Les pathogènes fréquemment en cause sont Streptococcus pneumoniae, Streptococcus pyogenes, Staphylococcus aureus et certains anaérobies [3].
Le développement des sinus paranasaux chez l’enfant s’effectue de manière progressive. Les sinus frontaux et sphénoïdaux, dont la pneumatisation intervient au cours de l’enfance, sont associés à un risque plus important de complications intracrâniennes sévères [4].
L’évaluation clinique d’une sinusite aiguë repose sur un interrogatoire précis et un examen ORL complet, incluant idéalement une nasofibroscopie à la recherche de pus ou d’inflammation au niveau du méat moyen. La douleur est évaluée par des échelles adaptées à l’âge (EVA, EVENDOL, FPS-R) [5].
Certaines sinusites sont “hyperalgiques”. Ce symptôme doit en premier lieu faire rechercher une potentielle complication, notamment endocrânienne. La prise en charge des sinusites hyperalgiques nécessite également d’adapter le traitement antalgique.
La douleur comme signe de complication
Le premier réflexe devant[...]
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