Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental bien documenté depuis plus de 2 siècles. Pourtant, ce trouble reste encore aujourd’hui mal compris, souvent sous-diagnostiqué -notamment chez les filles- et trop souvent perçu comme un problème d’éducation ou un effet de mode.
Les recommandations de la HAS [1], publiées en 2024, rappellent l’importance d’un repérage précoce, d’une évaluation rigoureuse et d’un accompagnement global, coordonné et évolutif.
Prévalence et manifestations cliniques
Le TDAH touche entre 3 à 10 % des enfants selon les études [2], avec une prévalence estimée autour de 5 % chez les adultes [3, 4]. Le DSM-5 précise que les symptômes doivent être présents depuis l’enfance (avant 12 ans), durer depuis plus de 6 mois, apparaître dans au moins deux environnements (école et maison, par exemple) et entraîner une altération significative du fonctionnement.
Chez les enfants, on observe des fautes d’étourderie, une agitation motrice constante, des oublis fréquents, une difficulté à attendre son tour ou à terminer une tâche. À l’adolescence, les symptômes évoluent : l’agitation devient souvent interne, la désorganisation prend le dessus, les projets s’accumulent sans être finalisés.
Les erreurs diagnostiques sont fréquentes, d’où la nécessité d’une évaluation rigoureuse basée sur des entretiens cliniques, des échelles standardisées (Conners, SNAP-IV, ADHD-RS) et parfois des bilans orthophoniques, psychomoteurs ou neuropsychologiques selon les besoins. L’HAS rappelle que tout médecin, dès lors qu’il est formé, peut poser un diagnostic de TDAH et que le bilan neuropsychologique, bien qu’utile, n’est pas indispensable pour poser le diagnostic.
Le TDAH est rarement isolé. Il coexiste fréquemment avec d’autres troubles : troubles anxieux (25 à 50 %), troubles de l’humeur (jusqu’à 40 %), troubles oppositionnels ou des conduites (jusqu’à 60 %), troubles spécifiques des apprentissages (50 à 80 %), troubles du sommeil et, plus tard, addictions ou conduites à risque [5, 6]. Distinguer clairement ces tableaux est indispensable pour ne pas passer à côté du trouble principal ou négliger une comorbidité majeure. Le diagnostic différentiel est donc essentiel : par exemple, un enfant anxieux peut sembler distrait car il rumine en permanence, un enfant avec[...]
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