Le nourrisson est très tôt, dès et même avant sa naissance, un être en désir d’interaction. Ses parents lui répondent et génèrent aussi chez lui des comportements interactifs, inscrits dans la même nécessité de construction d’intersubjectivité. Cependant, les troubles de l’attachement du nourrisson peuvent marquer de leur empreinte la qualité des processus interactifs parents/enfants et entraîner de façon prolongée des troubles psychologiques de nature très variée chez l’enfant.

Le concept d’attachement

C’est le psychanalyste Bowlby en 1969 [1] qui s’intéresse le premier aux travaux de Harlow, éthologue des années 1950. Ce dernier a travaillé sur les singes rhésus, qu’il sépare de leur mère, et chez qui il constate des troubles importants du développement. Il va même plus loin, en montrant que les petits singes séparés de leur mère très précocement et isolés ne peuvent mettre en place secondairement de comportements interactifs, mais aussi de comportements sexuels habituels : ils n’ont pas de désir sexuel pour l’autre et, quand les femelles sont fécondées de façon systématique, elles n’ont pas de comportement de sollicitude envers leur progéniture [2, 3].

Bowlby définit alors l’attachement comme une absolue nécessité d’accroche dans le contact corporel entre le bébé et sa mère, contact qui permet à ce dernier de vivre dans une sérénité et un calme qui l’amènent à répondre avec le maximum de ses capacités aux attaques de l’environnement tout au long de sa vie (maladie somatique, attaques ou menaces de l’extérieur, etc.). On voit ici le lien fondamental entre capacités d’adaptation, résilience et qualité attachementale.

Bowlby met en avant le caractère primaire du besoin d’attachement du bébé humain à sa mère, comme chez tous les bébés primates, ce qui l’amène à réviser les théories psychanalytiques. En même temps, il montre[...]

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