Archives mensuelles : novembre, 2025

Revues générales Ostéite chronique récurrente multifocal  : quand l’évoquer et que faire ?
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L’ostéomyélite récurrente multifocale est une maladie inflammatoire primitive de l’os encore largement sous-diagnostiquée et trop souvent confondue en pédiatrie avec des douleurs de croissance. Y penser implique de rechercher, au-delà des douleurs osseuses, des signes cliniques d’orientation comme un gonflement osseux localisé ou des signes cutanés (acné conglobata, psoriasis pustuleux palmo-plantaire ou psoriasis vulgaire).
L’IRM corps entier est l’examen de choix pour faire le diagnostic et permettre de confirmer l’aspect multifocal des lésions. Le traitement de première intention repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le traitement de deuxième ligne n’est pas codifié ; il utilise le plus souvent les anti-TNF et les biphosphonates.

Revues générales Sinusites hyperalgiques : que faire ?
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Les sinusites hyperalgiques chez l’enfant doivent alerter le clinicien. Le caractère hyperalgique peut être le signe d’une complication, notamment intracrânienne, telle qu’un empyème ou une thrombose veineuse cérébrale. La suspicion d’une complication impose alors la réalisation rapide d’un examen d’imagerie (scanner injecté ou IRM). En l’absence de complication, le traitement des sinusites hyperalgiques associe une antibiothérapie adaptée à une stratégie antalgique modulée selon l’intensité de la douleur. La prise en charge des sinusites compliquées repose sur une approche multidisciplinaire.

Revues générales Retard pubertaire du garçon : quand intervenir ?
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Le retard pubertaire est fréquent chez les garçons et il est souvent mal toléré psychologiquement. La consultation est motivée par une absence de développement pubertaire et une petite taille, en l’absence d’accélération de la croissance normalement associée à la puberté. L’augmentation du volume testiculaire > 4 mL ou 25 mm de longueur est le premier signe de la puberté : il est recommandé d’évaluer les garçons qui n’ont pas d’augmentation du volume testiculaire à l’âge de 14 ans, ce qui concerne, par définition, 2,5 % des adolescents.
L’enjeu pour le médecin est de différencier un hypogonadisme permanent nécessitant un traitement – qu’il s’agisse d’un déficit gonadotrope (hypogonadisme hypogonadotrope) ou d’une insuffisance testiculaire (hypogonadisme hyper­gonadotrope) – d’un simple retard pubertaire, diagnostic d’élimination, qui se corrigera spontanément.

Revues générales Spécificités de la prise en charge en rééducation de l’enfant brûlé
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La rééducation de l’enfant grand brûlé est longue, et doit être à la fois spécialisée et pluridisciplinaire (médecin brûlologue, infirmière, ergothérapeute, kinésithérapeute, diététicienne, psychologue, psychomotricienne, enseignant en activité physique adaptée, socio-esthéticienne, enseignant spécialisé). L’hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion est un service de soins médicaux de réadaptation qui prend en charge les enfants victimes de brûlures. L’enfant a un mode de cicatrisation différent et des complications spécifiques. La brûlure sévère peut avoir un retentissement sur la croissance staturo-­pondérale mais aussi une interférence avec le développement global de l’enfant. Le contexte familial doit être pris en compte.

Revues générales Mon bébé ne me regarde pas, est-ce normal ? Développements visuels normal et pathologique
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L’absence de contact visuel ou de fixation d’un bébé est un motif fréquent de consultation et représente une source d’angoisse importante pour les parents. Il existe des étapes séquentielles dans le développement visuel de l’enfant, en écho aux acquisitions psychomotrices normales. Le dépistage d’un trouble visuel de l’enfant est essentiel, en étroite collaboration avec les parents. Certains signes d’appel doivent inciter à un avis spécialisé ophtalmo-pédiatrique pour réaliser un bilan ophtalmologique complet, afin de ne pas méconnaître une pathologie organique pouvant nécessiter une prise en charge.

Revues générales Que faire devant une première crise convulsive chez l’enfant ?
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Les crises convulsives désignent souvent des crises d’épilepsie motrices, avec la crise fébrile comme cause principale chez les enfants de 6 mois à 5 ans (2-5 %). Pour une première crise fébrile, trois questions clés se posent : à qui réaliser une ponction lombaire ; à qui prescrire un traitement en cas de risque de récidive ; et pour qui demander un avis spécialisé. Les crises sans fièvre nécessitent une évaluation clinique rigoureuse pour identifier les causes graves (infectieuse, métabolique, toxique, traumatique, vasculaire et tumorale). Les examens complémentaires sont indiqués si des signes de gravité sont présents ou si l’examen clinique ne se normalise pas rapidement, et doivent être systématiques chez les enfants de moins de 1 an.

Revues générales Les anti-JAK chez l’enfant : une nouvelle voie thérapeutique ?
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Les inhibiteurs de JAK sont des petites molécules qui se sont développées ces dernières années dans le sillage des biothérapies grâce à une meilleure compréhension de la physiopathologie des maladies inflammatoires et auto-immunes. Ces molécules sont administrées quotidiennement par voie orale, sont non immunogènes et ont un délai d’action court. Elles sont utilisées chez l’adulte dans les domaines de l’hématologie, la rhumatologie, la dermatologie et la gastro-entérologie. En pédiatrie, actuellement, les indications pour lesquelles il existe une autorisation de mise sur le marché (AMM) sont essentiellement la dermatite atopique modérée à sévère et les arthrites juvéniles idiopathiques en 2e ou 3e ligne de traitement. Ces traitements sont également de plus en plus utilisés hors AMM dans la rectocolite hémorragique (RCH) réfractaire voire les maladies de Crohn modérées à sévères en échec de biothérapie. Les effets secondaires fréquents chez l’adulte – notamment âgé – semblent être limités chez l’enfant mais nous manquons encore de recul sur leur utilisation, notamment prolongée.

Question flash
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Les parents jouent un rôle crucial dans la prévention et la prise en charge précoce. Quel que soit l’âge, toute inquiétude concernant le neurodéveloppement de leur enfant doit être considérée comme un “signe d’appel” pour le médecin. Une déviation de la trajectoire développementale ou une régression ou non-progression des acquisitions, même minime, sont des “signes d’alerte” qui nécessitent une orientation rapide à visée diagnostique.

Question flash
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Aujourd’hui en France, un enfant meurt tous les 5 jours victime de maltraitance. La maltraitance est l’affaire de tous. On distingue différents types de sévices : la maltraitance physique, la maltraitance psychologique, les abus ou sollicitations à connotation sexuelle et la négligence des besoins essentiels de l’enfant. Une augmentation de la fréquence des situations de maltraitance depuis plusieurs années est observée, il est donc important, en tant que professionnel de santé, de reconnaître les signes évocateurs et de contacter, lors d’une suspicion de maltraitance, les autorités compétentes.

Question flash Pédiculose : quoi de neuf ?
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La pédiculose du cuir chevelu est une parasitose bénigne mais fréquente de l’enfant scolarisé. Elle reste source de rejet social, d’angoisse parentale, de confusion thérapeutique et marketing poussée (produits anti-poux non évalués comme des médicaments, publicités, centres privés anti-poux…) rendant le choix des patients/clients difficile !

Elle est due à Pediculus humanus capitis, parasite strictement humain, transmis essentiellement par contact direct tête à tête. L’infestation se manifeste par un prurit du cuir chevelu, surtout rétro­auriculaire et occipital, secondaire à une sensibilisation salivaire. Le diagnostic repose sur la mise en évidence de poux vivants. La présence de lentes seules ne suffit pas à affirmer une infestation active. Il n’y a pas lieu d’exclure l’enfant de la collectivité en cas de pédiculose. Seuls les sujets infestés doivent être traités, avec coordination des traitements dans l’entourage proche. Le traitement préventif anti-poux est inutile.