Auteur Vidailhet M.

Professeur émérite de Pédiatrie, Faculté de Médecine de NANCY

Dossier : Adolescence
0

L’adolescence est une période à risque sur le plan nutritionnel. En dehors de situations patho-logiques extrêmes, comme le refus de se nourrir et la volonté de maigrir des anorexiques mentales, quatre déficits nutritionnels sont particulièrement fréquents qui doivent être connus, prévenus ou traités. Leur fréquence tient à une croissance plus rapide qui augmente les be-soins nutritionnels, alors qu’un comportement alimentaire irrationnel s’oppose souvent à leur satisfaction, particulièrement chez les filles.
Il en est ainsi du déficit en calcium, secondaire à une consommation insuffisante de lait et de laitages et du déficit en fer secondaire à une consommation insuffisante de viande, alors que les menstruations augmentent fortement les pertes de fer et les besoins en ce micronutriment.
Le déficit hivernal en vitamine D aggrave les conséquences osseuses du déficit en calcium, les deux augmentant à court terme le risque de fracture et mettant en cause, à long terme, la minéralisation osseuse, avec un risque d’une ostéoporose post-ménopausique plus précoce et plus sévère.
Enfin, un déficit en folates expose les adolescentes et les jeunes femmes enceintes à avoir un enfant souffrant d’un défaut de fermeture du tube neural, en règle un spina bifida avec myéloméningocèle, malformation fréquente (1/1 000 naissances) et gravement invalidante.