Les troubles digestifs sont fréquents chez les enfants et adolescents présentant un TSA avec une prévalence allant jusqu’à 86 % dans certaines études. Des modifications de la perméabilité intestinale, de la motricité digestive, une augmentation des cytokines pro-inflammatoires au niveau digestif entraîneraient une dysbiose responsable des symptômes.
Problèmes digestifs et prise en charge
La constipation est l’un des troubles digestifs les plus fréquents, sa prise en charge doit être précoce et prolongée avec l’utilisation de macrogol à bonnes doses après une désimpaction efficace si nécessaire [1].
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) évoqué sur des modifications du comportement est rarement retrouvé. En revanche, un RGO sévère, voire une œsophagite, doivent être suspectés en cas de vomissements itératifs ou de mérycisme. La prise en charge repose idéalement sur la réalisation d’une endoscopie digestive haute et l’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons en cas de confirmation du diagnostic.
Les douleurs abdominales chroniques sont difficiles à évaluer chez les enfants avec un TSA sévère, les critères de ROME ne peuvent, en général, pas être utilisés. Elles sont souvent suspectées devant des troubles du sommeil, un changement de comportement, une auto-agressivité. Une diarrhée prolongée est également décrite fréquemment dans cette population. La prise en charge de ces symptômes est souvent difficile. Les régimes sans gluten et sans caséine ont fait l’objet de nombreuses publications. Ils sont à éviter tout au moins de façon prolongée car aucune preuve de leur efficacité n’a été démontrée et ils risquent d’entraîner des carences nutritionnelles [2]. La modulation du microbiote intestinal est plus intéressante. L’utilisation de probiotiques de plusieurs souches a montré une efficacité sur les troubles digestifs et sur le comportement dans plusieurs études, d’autres essais randomisés sont en cours. Ils peuvent donc être tentés, mais doivent être arrêtés en l’absence d’efficacité [3]. De même, la transplantation de microbiote fécal a montré une amélioration des troubles digestifs de façon prolongée, mais les données sont limitées et sa réalisation en pratique est compliquée.
Ainsi, les études actuelles sur la prise en charge des troubles digestifs des enfants avec un TSA ont été réalisées sur des petits effectifs. Les populations sont très hétérogènes, les groupes contrôles ou l’utilisation d’un placebo sont manquants la plupart du temps. D’autres travaux sont nécessaires pour ces prises en charge complexes.
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire