Qu’est-ce qu’un parent “difficile” ?

Dans mon métier, la consultation est parfois simple, parfois inconfortable, surtout quand je rencontre des patients “difficiles”. Je suppose que cela vous arrive aussi. Pour aborder le sujet, posons-nous d’abord la question : qu’est-ce qu’un patient “difficile” ? Ou, pour nous pédiatres, qu’est-ce qu’un parent “difficile”.

Par souci de simplicité, je nommerai “parent” (mère ou père) [1] celui qui est “difficile”, consciente que ce qui suit peut aussi s’appliquer à l’enfant ou à l’adolescent lui-même.

J’ai commencé par interroger quelques collègues : “Qui qualifier de patient/parent difficile ?” Les réponses sont variées :
– celui qui ne supporte pas que son enfant tousse ou pleure ;
– celui qui recherche le traitement miracle qui guérira son enfant immédiatement ;
– celui qui écoute les explications, accepte l’ordonnance et consulte ailleurs pour obtenir le traitement intraveineux ou l’examen non prescrit ;
– le parent séparé qui nous “harcèle” pour avoir les informations et les ordonnances que l’autre parent refuse de lui donner ;
– celui qui, influencé par ce qu’il a lu sur internet, remet en question tout ce que nous lui expliquons ;
– celui que l’on sent septique après trente minutes de consultation et que l’on ne parvient pas à faire adhérer au traitement ;
– celui qui nous prend à partie “Mais docteur, dites-lui, vous, qu’il faut prendre son traitement tous les jours ! À son âge, il doit être autonome quand même !” ;
– celui qui n’a pas administré le traitement prescrit mais qui revient quand même en consultation ;
– celui qui hausse le ton, exige des médicaments ou nous taxe d’incompétence…

Et pour vous ?

Prenons par exemple le parent qui n’a pas administré le traitement prescrit et qui revient quand même en consultation. Je suis pneumo-pédiatre. J’ai vu Jean en 2020 à l’âge de 3 ans. Le diagnostic d’asthme a été posé (famille atopique,[...]

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