Résumer en quelques pages l’aventure extraordinaire dans tous les sens du terme que nous vivons en temps réel depuis janvier 2020 avec la pandémie virale de SARS-CoV-2 (severe acute respiratory syndrome coronavirus 2) est quasiment impossible. Il ne se passe pas une journée sans une évolution marquante. Elle est sous-tendue non seulement par le rythme de la pénétration de ce virus dans les populations mondiales, mais aussi par celui des connaissances scientifiques publiées, amplifié par le mégaphone de l’univers médiatique et des réseaux sociaux, suivi par la succession des décisions des autorités de santé et des politiques qui en découlent.

Ont ainsi été intriqués d’innombrables études scientifiques et médicales sur la COVID-19 publiées à un rythme frénétique, des avis d’opinion abondamment médiatisés souvent sans analyse rationnelle des faits avérés, des aspects émotionnels qui ont envahi tous les secteurs de la communication numérique, des conséquences sociétales présentes et à venir. On pourrait résumer ainsi : (encore) beaucoup d’inconnues dans différents registres (en y intégrant tout ce que l’on ne sait pas que l’on ne sait pas) alors que les gens souhaiteraient tant lever les incertitudes par des connaissances (voire des certitudes, vraies un jour, fausses le lendemain), comprendre ce qui arrive et se sentir rassurés.

Démêler les fils de cette pandémie reste complexe. Se tenir au courant en temps réel est un défi permanent devant l’abondance de publications, l’avalanche de prises de parole publique, d’informations données heure par heure par les médias, d’interviews parfois contradictoires. Il reste difficile de déduire d’attitudes aussi différentes observées en Suède, à Hong Kong, aux États-Unis ou en Nouvelle-Zélande ce qui pourrait survenir dans un autre pays si l’on adoptait la même attitude. Les autorités décisionnelles nationales ont associé de façon variable des mesures de confinement plus ou moins strictes, des fermetures d’écoles, de collèges, d’universités, des capacités de tests diagnostiques. Il est pourtant essentiel de repérer ce qui a été opérationnel dans différents contextes pour essayer de savoir ce qui est applicable et utile dans notre pays par exemple.

Prédire est un art imparfait. Les virus mutent parfois, chaque épisode de l’épidémie est unique et apporte son lot de surprises, les attitudes des personnes qui la traversent sont parfois inattendues. Il faut donc de l’humilité devant ce phénomène nouveau, accepter l’incertitude inhérente à l’évolutivité et à la nouveauté, en gardant l’esprit ouvert sur les connaissances progressives fondées sur des faits.

Définition d’une pandémie

L’agent infectieux (ici le coronavirus SARS-CoV-2) est nouveau, il est transmissible d’homme à homme et s’est répandu rapidement dans le monde.

Rappel[...]

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