Le rire du bébé, quatrième organisateur

0
Le psychiatre et psychanalyste anglais René Spitz -d’origine hongroise, après avoir suivi une cure didactique avec Sigmund Freud, s’est intéressé aux relations mère/bébé. Ses travaux portèrent sur l’hospitalisme et sur la dépression anaclitique des nouveau-nés qui étaient laissés à l’abandon dans des orphelinats où, malgré des soins médicaux, ils ne se développaient pas. Il conclut que le petit d’homme peut survivre à des carences alimentaires, mais pas à des carences majeures affectives. Si le corps se développe, le psychisme de l’individu va rester dans un fonctionnement archaïque et s’orientera vers la psychose, c’est-à-dire la perte de contact avec la réalité extérieur.

De ses observations, Spitz dégagea trois organisateurs signant le développement normatif du bébé :

  • Le sourire : réponse à un stimulus autour de 2 mois

Spitz a eu des difficultés à démontrer ce premier organisateur car lorsqu’il se penchait sur un bébé en le stimulant, il ne répondait pas. Un jour de froid, comme il était dégarni, il avait gardé son béret et constata que tous les bébés qu’il stimulait répondaient par de grands sourires. Il comprit alors que les bébés ont un schéma mental du visage humain qui comprend des cheveux dont son béret faisait office. À ce titre, si une maman, dans ses premières sorties, va chez le coiffeur et change sa couleur de cheveux, la première réaction de son bébé aux retrouvailles sera des pleurs (en fait le bébé ne reconnaît pas une partie de sa mère), ce qui fait dire à la mère qu’il lui en veut parce qu’elle l’a abandonné. Ainsi, naît la pensée aux bébés, par projection d’intentionnalité de leur mère. Mais il est essentiel que la mère finisse par ne plus le comprendre pour que sa pensée se développe indépendamment de la sienne. Il est d’ailleurs étonnant que les mères d’autistes ou de grands psychotiques dont le système de pensée ne se développe pas, les comprennent parfaitement comme s’ils étaient encore des nouveau-nés.

  • Second organisateur : l’angoisse de l’étranger autour de 8 mois

À l’approche d’un visage étranger, l’enfant se cabre, pleure, se débat si on tente de le prendre. C’est le signe d’un tournant essentiel dans le développement du bébé, il différencie maintenant les visages familiers et tutélaires d’avec ceux des étrangers. Chaque fois que le bébé manifeste une réaction de crainte plus ou moins forte, il dit à sa façon “tu n’es ni ma mère, ni mon père, ni une personne que j’aime, qui m’aime et me veut du bien. Je ne te connais pas, je ne connais pas tes intentions…”

  • Le “non” autour de 18 mois

Le bébé prend conscience de son corps par l’utilisation de la motricité et met à l’épreuve[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Psychologue clinicienne, psychanalyste, expert auprès la cour d’appel de Versailles – Cabinet de psychologie de l’enfant et de l’adolescent, BOULOGNEBILLANCOURT.