Quoi de neuf en infectiologie et vaccinologie pédiatriques ?

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Prévention des bronchiolites à VRS : une avancée majeure, de nombreux challenges

Les dernières années ont été marquées par une recrudescence massive des infections respiratoires basses à VRS, avec un hiver 2022-23 que nul pédiatre, ambulatoire ou hospitalier, n’est près d’oublier. Afflux massif de patients en cabinet, aux urgences, saturations de capacités d’hospitalisation en secteurs conventionnels ainsi qu’en soins intensifs et réanimation, nécessité de transférer des patients sur plusieurs centaines de kilomètres : il était urgent d’apporter une solution pour éviter de se retrouver à nouveau dans une telle situation. Avec un sens du timing remarquable, ce ne sont pas un mais deux produits qui ont obtenu une AMM en 2023 dans la prévention des infections respiratoires basses à VRS du nourrisson de moins de 1 an : le nirsevimab, anticorps monoclonal de demi-vie prolongée, et l’Abrysvo, vaccin bivalent recombinant pour la femme enceinte [1, 2].

Ainsi, la France a été l’un des tous premiers pays au monde à implémenter à l’échelle nationale le nirsevimab l’hiver 2023-24, qui était indiqué pour tout nourrisson né après l’épidémie de VRS de l’hiver précédent [1]. Quelques mois à peine après le début de cette campagne, plusieurs études ont pu apprécier l’efficacité en vie réelle de ce produit. Une première étude ayant impliqué des services de réanimation pédiatrique a comparé le taux d’immunisation préalable par nirsevimab parmi des nourrissons hospitalisés pour bronchiolite à VRS, comparés à des nourrissons hospitalisés pour bronchiolite à un autre pathogène respiratoire [3]. Alors que la proportion d’enfants immunisés par le nirsevimab était de 16 % (37/238) dans le groupe bronchiolite à VRS, elle était de 42 % dans le groupe contrôle (21/50), permettant de calculer une efficacité en vie réelle de 76 % (IC95 % : 49-89) dans la prévention des bronchiolites à VRS nécessitant des soins en réanimation [3].

De la même façon, en hospitalisation conventionnelle, une étude française multicentrique ayant inclus 1 035 nourrissons[...]

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À propos de l’auteur

PU-PH, Service de pédiatrie générale, maladies infectieuses et médecine interne pédiatrique, CHU Robert-Debré, APHP, Groupe de Pathologies Infectieuses Pédiatriques, INSERM UMR 1137 IAME (Infection, Antimicrobials, Modelling, Evolution), Université Paris-Cité, PARIS.