Le syndrome pieds-mains-bouche

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Le syndrome pieds-mains-bouche (SPMB) est une maladie virale décrite pour la première fois en 1957. Elle est fréquente et affecte les jeunes enfants le plus souvent avant l’âge de 5 ans. Elle est liée à certains types d’entérovirus comme les coxsackies A (CV-A16, CV-A6, CV-A10) et l’entérovirus 71 (EV-71), essentiellement présent en Asie. La transmission se fait par voie féco-orale, aérienne et par l’intermédiaire des lésions cutanées. Les signes cliniques habituels sont la fièvre, la pharyngite, parfois des signes digestifs, et surtout la présence de petites vésicules grisâtres ou d’érosions sur fond érythémateux affectant les pieds, les mains, souvent les fesses, et la muqueuse buccale. En Asie, l’EV-71 est a été responsable de plusieurs épidémies associées à de rares mais graves complications neurologiques. Nous n’avons pas observé ces formes neurologiques en France.

Depuis quelques années, de nombreuses formes cliniques atypiques par la nature et l’extension des lésions cutanées ont été décrites. Ces formes sont plus intenses, plus étendues et peuvent poser des difficultés diagnostiques avec d’autres infections virales comme l’herpès ou la varicelle voire même avec des maladies bulleuses ou des toxidermies. Ces nouvelles formes semblent liées à l’émergence du sérotype CV-A6.

Nouveaux phénotypes

Le SPMB se caractérise classiquement par la présence d’érosions de la muqueuse buccale et de petites vésicules de moins de 5 mm sur base rouge sur les paumes des mains, les doigts, les pieds, les fesses en contexte fébrile. Depuis 2008, de plus en plus de formes différentes par l’intensité et l’extension des lésions ont été observées et rapportées. Aux États-Unis, le CDC d’Atlanta publiait en mars 2012 une note sur un nombre croissant de cas de SPMB étendus et sévères [1]. En 2012, Cambazard et al. avaient aussi attiré l’attention, en France, sur ces nouvelles formes cliniques impressionnantes observées au cours de l’hiver 2011 et caractérisées par une atteinte du visage à prédominance péri orale (fig. 1), des ulcérations péri anales (fig. 2), des lésions vésiculeuses disséminées ou confluentes en placards (fig. 3, 4 et 5) ou encore de volumineuses vésiculo-bulles palmo-plantaires (fig. 6 et 7) [2]. Il est maintenant presque habituel de voir des SPMB avec des lésions vésiculo-bulleuses ou érosives sur les membres,[...]

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À propos de l’auteur

Dermatologie Pédiatrique, Centre Médical Spécialisé de l’Enfant et de l’Adolescent, PARIS. Service de Dermatologie Hôpital Necker-Enfants Malades, PARIS.