Quand on parle de troubles “dys”, on fait généralement référence à certains troubles du neurodéveloppement qui se caractérisent par une atteinte “spécifique” d’une fonction cognitive avec des conséquences sur la mise en place des apprentissages au sens large (implicite ou explicite) comme le langage (trouble développemental du langage), la motricité (trouble développemental de la coordination) ou les apprentissages scolaires (troubles spécifiques des apprentissages avec déficit de la lecture, déficit de l’arithmétique ou déficit de l’expression écrite).
On parle de troubles et non de maladie, leur étiologie restant inconnue. Ils sont qualifiés de “primaires” et, d’un point de vue neurobiologique, leur origine est généralement supposée multifactorielle, résultant de l’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux. En l’absence de marqueurs diagnostiques biomédicaux, il est légitime de se poser la question de “où commence le pathologique” ?
Pour évaluer l’éventualité d’un trouble “dys”, trois dimensions devront être prises en compte, qui permettront de considérer la situation comme pathologique : la sévérité, la temporalité et l’interférence.
En termes de sévérité : la compétence mise en cause, repérée à partir des signes d’appel de la consultation (par exemple : retard de langage ou difficultés d’apprentissage pour la lecture), devra faire l’objet d’une évaluation objective pour situer la performance par rapport à une norme statistique. Ici, il faut avoir conscience d’un continuum entre normalité et trouble, et ce que l’on mesure est un écart trop important avec la norme. Par consensus (donc forcément un peu d’arbitraire), on retient en général un écart de –1,5 (écart type pour la sévérité) ce qui correspond, pour une variable qui suit une distribution normale, à un score inférieur au 7e percentile (dit différemment, il n’y aura que 7 % de la population qui présente un score inférieur). Les tests utilisés pour mesurer la fonction ou les performances, devront être standardisés et validés.
En termes de temporalité : le trouble va se différencier de la difficulté par sa persistance au cours du temps. L’écart que l’on observe dans la trajectoire développementale persiste sans rattrapage. Une prise en charge de plusieurs mois ou des changements environnementaux ne permettrons pas de combler l’écart ou “gap”.
En termes de retentissement : il sera à évaluer systématiquement pour parler de situation pathologique. Il se fera dans les différents domaines où l’enfant peut être impacté dans sa vie quotidienne par son trouble (notion d’interférence) : le milieu scolaire, voire professionnel pour les plus grands, les activités de la vie courante, la socialisation,[...]
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