“Y en a marre des cauchemars” ou quelques trucs et astuces avant d’aller chez le psychiatre

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Intérieur nuit, dans la pénombre de la chambre des parents, à la seule lumière d’un réveil digital qui marque 2:22. On y entend des petits pas, un peu trop rapides, qui se rapprochent. Arrivés à la porte, les pas ralentissent et se font feutrés, glissant sur la moquette de la chambre. Une main se glisse hors de la couette. Quelques paroles inintelligibles, prononcées d’une voix endormie. La réponse se fait dans un ton plus implorant que larmoyant : “Maman ?… Maman, j’ai encore fait un cauchemar” puis, plus assuré en l’absence de réponse : “Je peux dormir avec vous ?” Il est un curieux mystère de la nature parentale qui conduit à ce que ce soit souvent la maman qui se fasse appeler dans ces moments de détresse. Heureux sont les pères qui peuvent ainsi dormir tranquillement. Laissons là notre famille, que chaque lecteur écrive la suite… en puisant dans ses propres souvenirs de parents ou d’enfants, comme pour mieux entendre la plainte, certes banale, mais récurrente qui envahit nombre de consultations pédiatriques.

Dédramatiser le cauchemar

Nous qualifions de cauchemars les rêves angoissants, en les distinguant des ruminations anxieuses des situations de veille ainsi que des terreurs nocturnes. Notons que les premières ne sont que les manifestations chargées d’angoisse de la confrontation aux événements de la vie de tous les jours ou de l’anticipation inquiète des jours à venir, avec leur cortège d’épreuves en tout genre. Ces ruminations peuplent non seulement les digressions de la pensée diurne mais aussi le temps de l’endormissement se frayant alors un chemin vers le sommeil profond où l’imaginaire se montre relativement pauvre et collé à la réalité. Pour les terreurs nocturnes, nous retiendrons, dans l’entretien avec les parents, la description qu’ils peuvent avoir de l’enfant : il leur semble “ne pas les reconnaître”, “être terrifié par quelque chose” et “toujours endormi même s’il a les yeux grands ouverts”. Cette description retrace le caractère quasi hallucinatoire de ces épisodes qui ressemblent plus au somnambulisme qu’au rêve d’angoisse.

Ainsi, le cauchemar, stricto sensu, appartient au sommeil paradoxal, dit à mouvements oculaires rapides. Il survient donc à la fin d’un cycle de sommeil[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Spécialités Pédiatriques, BOULOGNE. Hôpital Necker-Enfants Malades, PARIS.