Archives annuelles : 2025

Dossier : Allergies alimentaires
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Une fois le diagnostic d’allergie alimentaire IgE-médiée affirmé, les familles questionnent légitimement le médecin sur les perspectives évolutives. Cet article présente les données actuelles permettant d’y répondre de manière argumentée pour le lait de vache, l’œuf, le blé, l’arachide, les fruits à coque et les poissons. Une conduite pratique est proposée pour évaluer la guérison, en lien avec l’allergologue. En cas de persistance de l’allergie, le suivi spécialisé et l’éducation thérapeutique doivent être renforcés, avec la décision partagée entre centres experts et familles d’une éventuelle immunothérapie pour l’aliment. Un enfant guéri d’une allergie alimentaire n’a pas toujours fini sa “carrière” atopique : allergies alimentaires croisées ou associées, comorbidités atopiques (asthme, rhinite allergique) sont possibles et nécessitent une vigilance au cours du suivi médical.

Dossier : Allergologie
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Les allergènes les plus puissants et les plus nombreux sont ceux des végétaux. Les allergies polliniques rares sont, en général, des “pollinoses de proximité” aux symptômes cliniques variés pouvant provoquer des anaphylaxies et résultant d’une surexposition à des pollens peu souvent rencontrés, comparés aux pollens des graminées qui sont ubiquitaires. Les plantes en cause ne peuvent provoquer des symptômes que si elles se rencontrent dans un périmètre restreint. Il faut aussi que les patients soient exposés de façon massive et souvent fortuitement. La prolifération de plantes émergentes dans certaines régions joue aussi un rôle important. De plus, la méconnaissance de ces allergies polliniques s’explique par le fait que certains de leurs pollens sont peu identifiés par les capteurs, voire non détectés.
Cette revue sur les allergies/allergènes rares (aussi exhaustive que possible) implique des allergènes peu souvent rencontrés et/ou peu connus et probablement beaucoup d’autres plantes anémophiles potentiellement allergisantes. Certaines d’entre elles sont responsables d’allergies émergentes.

Dossier : Allergologie
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Parmi les pathologies pédiatriques dont la prévalence augmente, les allergies occupent une position privilégiée. Il est difficile de définir précisément les causes de cette progression, même si la théorie hygiéniste reste une hypothèse solide et prépondérante. Comme pour beaucoup de maladies dont la fréquence s’accroît, certains saisissent cette aubaine pour suggérer la responsabilité d’un phénomène qu’ils cherchent à combattre. Le réchauffement climatique, la pollution, les procédés industriels de l’agro-alimentaire sont ainsi parfois évoqués, sans réels arguments objectifs pour en étayer l’imputation.

Billet du mois
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Un de mes chers collègues et ami pédiatre s’interrogeait à propos de l’importance que devrait avoir une initiation artistique au cours de la formation médicale pour accéder à de meilleures interactions avec les êtres et les choses.

Il m’écrivait se souvenir lui avoir confié les bienfaits retirés d’une expérience théâtrale conjointe au début de mes études médicales et au cours de laquelle s’étaient précisées diverses approches du don de présence si précieux au médecin.

Analyse bibliographique
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L’introduction des vaccins oraux contre le rotavirus de 2e génération en 2006 a permis une diminution drastique de la morbidité et mortalité des nourrissons dans le monde. Les études de suivi ont mis en évidence un petit surrisque d’invagination intestinale aiguë dans certaines populations et parfois une excrétion de la souche vaccinale vivante atténuée dans les semaines suivant la vaccination. Ainsi, du fait du faible risque de transmission de la souche vaccinale à des enfants non vaccinés, les services de néonatologie américains ont préconisé la vaccination à la sortie d’hospitalisation. Des enfants potentiellement à risque de gastroentérite sévère de plus de 14 semaines et 6 jours, âge maximum requis pour initier la vaccination, n’ont donc pas été vaccinés. Bien que quelques cas cliniques rapportent une transmission de la souche vaccinale à des nouveau-nés, le plus souvent immuno­déprimés, les rares études réalisées n’ont pas retrouvé de surrisque mais les effectifs dans ces travaux étaient faibles.

Analyse bibliographique
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La prématurité entraîne un risque de lésions cérébrales avec un retard de maturation et de développement du cerveau. Plusieurs facteurs de risque comme le faible âge gestationnel, une infection postnatale, une maladie pulmonaire chronique ou un statut socio-économique précaire sont associés à un plus mauvais pronostic. Plusieurs études ont retrouvé que les garçons avaient plus de risques de morbidité et de retard du développement comparés aux filles, notamment dans les 2 années suivant la naissance. Une étude a montré une augmentation du volume de la substance blanche et une diminution du volume cortical chez les garçons par rapport aux filles. L’évaluation de cette différence entre filles et garçons est souvent limitée à la période de la petite enfance.

Revues générales
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Les fuites urinaires nocturnes (énurésie nocturne) sont prises en charge à partir de l’âge de 6 ans et sont considérées comme normales avant cet âge. Les autres principaux signes associés (à toujours rechercher) sont les infections urinaires récidivantes et la constipation. S’il existe une constipation, une prise en charge de celle-ci est mise en route avant de réévaluer la situation urinaire car la constipation seule peut être responsable de fuites urinaires [1].
L’interrogatoire est l’élément clé qui va vous permettre de mieux définir ces fuites urinaires [2].
L’examen clinique vérifiera l’abdomen (à la recherche de signes de constipation), la normalité des organes génitaux externes, des examens neurologique et orthopédique (à visée étiologique).
Ces éléments vont permettre de définir le caractère primaire ou secondaire et isolé ou complexe de l’énurésie afin d’établir une prise en charge spécifique [3] qui comporte toujours des mesures hygiéno-diététiques avec une éducation des patients/parents majeure auxquelles viennent s’ajouter, si besoin, une rééducation et/ou des traitements médicamenteux [4].

Revues générales
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Les taches café-au-lait (TCL) se définissent comme des macules brunes uniformément pigmentées, typiquement rondes ou ovales, congénitales ou apparaissant au cours des premières années de vie. Elles peuvent constituer un marqueur précoce d’affections génétiques, au premier plan la neuro­fibromatose de type I. Le syndrome de Legius, la neurofibromatose de type II, le syndrome de Noonan avec lentigines multiples et le syndrome de déficience constitutionnelle des gènes MMR (CMMRD, pour Constitutionnal mismatch repair deficiency) peuvent également être révélés par des TCL multiples. La démarche diagnostique, en cas de TCL multiples, devra prendre en compte leur nombre et leur caractère typique ou non, l’âge de l’enfant ainsi que les éventuels antécédents familiaux de TCL. L’indication d’analyse génétique moléculaire devra être discutée au cas par cas dans le cadre d’un avis collégial pris dans un centre de compétence/référence des maladies rares dermatologiques et génétiques.

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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Les crises non épileptiques psychogènes (CNEP) sont des manifestations paroxystiques d’allure neurologique, non volontaires, évoquant le diagnostic de crise d’épilepsie, sans activité anormale cérébrale à l’électro-encéphalogramme (EEG), sans autre cause somatique, sous-tendues par des mécanismes psychologiques. Comme les autres troubles fonctionnels, les CNEP constituent un défi pour les médecins somaticiens : défis diagnostic et thérapeutique, aussi bien pour les neurologues que pour les psychiatres. Chez les enfants, les CNEP peuvent prendre d’autres formes cliniques que celle de la crise généralisée. Le diagnostic en est encore plus important, en raison des effets délétères des médicaments antiépileptiques inutiles, et du meilleur pronostic après prise en charge. Cependant, l’association fréquente avec des crises épileptiques neurologiques complique encore ces situations. Le diagnostic repose essentiellement sur les enregistrements vidéo-EEG, bien que cette méthode lourde ne soit pas facilement disponible.

Dossier : Psychiatrie de l'enfant
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Le repérage des symptômes dépressifs chez l’enfant nécessite de les différencier des difficultés émotionnelles transitoires, fréquentes dans des situations de changements. Bien que les symptômes dépressifs soient identiques quel que soit l’âge, l’humeur irritable et les problèmes de comportement qui en découlent sont très souvent aux premiers plans chez les plus jeunes. Les facteurs environnementaux d’adversité sont le plus souvent multiples, fréquemment entretenus par les problèmes de comportement de l’enfant déprimé, et pouvant s’étendre aux domaines de sa vie.
Si de nombreuses psychothérapies ont montré leur efficacité sur les symptômes dépressifs chez l’enfant, certaines composantes semblent primordiales : reconnaître et valider les affects dépressifs, encourager une élaboration individuelle sous forme narrative plus ou moins soutenue par des médiations adaptées à l’âge, soutenir des représentations parentales (sans banalisation, ni dramatisation), et enfin s’appuyer sur les ressources extra-familiales.