Les poussées dentaires perturbent-elles le sommeil des nourrissons ?

Kahn M, lucchini M, Oster E et al. Does teething disrupt infant sleep? A longitudinal Auto-Videosomnography Study? J pediatr, 2025;279:114461.

Contrairement aux nouveau-nés qui dorment beaucoup au cours de la journée mais de façon fractionnée, les nourrissons à partir de 4 mois ont des phases de sommeil plus longues. Cependant, lors des premières années de vie, ce sommeil est souvent entrecoupé de réveils que les parents attribuent à une cause comme une douleur, une infection, un tempérament difficile ou encore une poussée dentaire. Sur ce dernier point, la première éruption dentaire a normalement lieu entre 4 et 10 mois, plusieurs symptômes y sont souvent associés, sans réelle preuve scientifique, tels que le bavage, la diarrhée, la fièvre, l’irritabilité et les troubles du sommeil. Les études retrouvent un lien entre les troubles du sommeil et les poussées dentaires jusqu’à dans 87 % des cas mais ces travaux sont, la plupart du temps, rétrospectifs et basés sur des rapports subjectifs. Les rares études prospectives retrouvent des résultats discordants.

Le but de cette étude était d’évaluer objectivement les troubles du sommeil en cas de poussées dentaires chez les nourrissons, en utilisant un système de vidéosomnographie.

Il s’agissait d’une étude longitudinale réalisée en Amérique du Nord chez des enfants de 3 à 18 mois dont les parents avaient accepté au préalable la surveillance vidéo du sommeil (système Nanit) de leur enfant à des fins de recherche. Les critères d’inclusion étaient : avoir un enfant avec une poussée dentaire rapportée par les parents au cours des 4 dernières semaines avec l’existence d’une surveillance vidéo pendant cette période ainsi que 3 semaines avant et 1 semaine après l’épisode. Le système vidéo était basé sur une caméra reliée à un ordinateur capable de détecter les mouvements de l’ensemble du corps et l’immobilité pour les traduire en période de sommeil et d’éveil. Les visites d’un tiers auprès du berceau étaient également rapportées.

Au total, 849 nourrissions d’âge moyen de 8,4 ± 1,8 mois répondaient aux critères d’inclusion. De façon rétrospective,[...]

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