Auteur Floret D.

Professeur Émérite – Université Claude-Bernard Lyon 1, VILLEURBANNE.

Revues générales
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La vaccination est née il y a plusieurs siècles en Asie de la volonté de se protéger contre la variole, en inoculant du matériel provenant de vésicules de malades puis de la vache présentant une maladie proche : la vaccine (Jenner).
Pasteur a marqué l’entrée dans la phase scientifique en isolant et atténuant des germes responsables de maladies infectieuses. Ceci a ouvert la voie à la mise au point de nombreux vaccins bactériens. L’élaboration par Enders de la technique de culture des virus sur milieu cellulaire a permis d’obtenir des virus modifiés et a rendu possible la production de nombreux vaccins viraux, en commençant par la poliomyélite.
En 1986, la production des vaccins est entrée dans l’ère génétique avec le développement du premier vaccin recombinant contre l’hépatite B. Tous les nouveaux vaccins fabriqués font appel à des
techniques génétiques.
La vaccination a connu de grands succès : élimination de la variole, mise en place du Programme élargi de vaccination. Elle a également connu quelques déboires (drame de Lubeck, incident Cutter). Malgré son impact sur la santé des populations, elle a fait dès le début l’objet de critiques multiples qui perdurent et génèrent une méfiance croissante (hésitation vaccinale).

Dossier : Vaccins non obligatoires : vaincre les réticences
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Deux vaccins contre le papillomavirus sont disponibles en France, dirigés contre les papilloma-virus oncogènes 16 et 18, responsables d’environ 70 % des cancers du col de l’utérus. Un des vaccins cible également les génotypes 6 et 11, respon-sables des condylomes. En France, la vaccination contre les papillomavirus est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus. Pour les filles qui initient leur vaccination entre 11 et 13 ou 14 ans (selon le vaccin), le schéma vaccinal recommandé comporte deux doses espacées de 6 mois.
Alors que des polémiques itératives ont gravement affecté la confiance du public et des médecins vis-à-vis de cette vacci-nation, les premières données – en situation réelle – confirment l’efficacité vaccinale avec une réduction de la circulation des virus vaccinaux, la baisse de l’incidence des condylomes et des lésions cervicales de haut grade. Plusieurs études dé-mentent par ailleurs la responsabilité des vaccins vis-à-vis de l’induction de maladies auto-immunes dont la sclérose en plaques.
La vaccination des garçons est en discussion, et l’arrivée d’un nouveau vaccin (contenant 9 génotypes) pourrait remettre en cause les stratégies actuelles.