Auteur Fila M.

Service de Néphrologie pédiatrique, Hôpital Robert-Debré, PARIS.

Revues générales
0

Chaque année, entre 100 à 120 enfants de moins de 15 ans présentent un syndrome hémolytique et urémique post-diarrhée. La mortalité liée au SHU post-diarrhée est de 2 %, mais peut s’élever à 10 % en cas d’atteinte neurologique asso-ciée. Le traitement n’a que peu évolué et la prise en charge reste, à ce jour, principalement symptomatique. L’utilisation de l’azithromycine pour ses propriétés antitoxiniques semble prometteuse mais nécessite des études complémentaires pour valider son efficacité chez l’homme. De même, des cas rapportant une efficacité de l’eculizumab – un anticorps anti-fraction C5 du complément, dans les formes sévères avec atteinte neurologique – en font actuellement un traitement re-commandé dans ces formes sévères de SHU.
Bien qu’une récupération ad integrum de la fonction rénale soit observée chez 60 à 80 % des patients, la réduction né-phronique secondaire à l’épisode aigu est responsable de séquelles rénales pouvant se manifester plusieurs dizaines d’années plus tard. Près de 2/3 des patients ayant eu un syndrome hémolytique et urémique post-diarrhée dans l’enfance, présentent une protéinurie, une hypertension artérielle ou une insuffisance rénale 20 ans après. Le suivi “à vie” des patients ayant présenté un SHU post-diarrhée est donc recommandé.
La prévention des SHU post-diarrhée passe par une vaste campagne d’information et d’éducation des parents, campagne dans laquelle le pédiatre tient un rôle clé en transmettant les règles hygiéno-diététiques prévenant les infections à germes sécréteurs de vérotoxines.