Chirurgie de l’ectopie testiculaire : de plus en plus tôt ?

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L’ectopie testiculaire ou testicule non descendu (TND) est définie par l’absence de l’un ou des deux testicules du scrotum par défaut de migration [1]. Il s’agit de l’anomalie génitale masculine la plus fréquente. Outre l’aspect cosmétique préoccupant les parents puis l’enfant, elle peut exposer, à l’âge adulte, à des risques d’hypofertilité et de cancérisation.

Depuis plusieurs années, la prise en charge thérapeutique de cette affection s’est modifiée, avec l’abandon progressif du traitement médical et la diminution de l’âge de la correction chirurgicale, récemment aux alentours de 3 ans, puis désormais proposée entre 6 et 24 mois.

Rappel physiopathologique

La gonade embryonnaire naît à la face ventrale du mésonéphros, en intra-abdominal. Sa migration vers le scrotum s’effectue en deux phases : transabdominale puis inguinoscrotale. Le contrôle de cette migration est multifactoriel : mécanique, génétique et hormonal.

L’ectopie induit une dysrégulation thermique à l’origine de troubles de la maturation du testicule.

Depuis une dizaine d’année est apparu le concept du “syndrome de dysgénésie testiculaire” [2]. Celui-ci permet de relier les malformations de l’appareil reproducteur de type ectopie et hypospadias, les troubles de la fertilité et le risque accru de cancérisation à une cause commune lors de la vie intra-utérine sous l’influence de perturbateurs endocriniens et de facteurs génétiques. Il en résulte une anomalie des différentes cellules du parenchyme testiculaire avec défaut de virilisation et de développement des gonocytes, expliquant des troubles de la spermatogenèse et un potentiel dégénératif.

Epidémiologie

Le taux de nouveau-nés masculins atteints d’ectopie est de 1,6 à 9 % à la naissance, et d’environ 1 % à l’âge d’un an, du fait de la possible descente spontanée. Cette incidence augmente chez les prématurés et les petits poids de naissance (< 2 500 g) [3]. Après la naissance, la migration spontanée est possible jusqu’à l’âge de 3 à 6 mois, mais pas au-delà [4]. A l’inverse, une ascension secondaire d’un testicule[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie viscérale et urologique, Hôpital Robert-Debré, PARIS.