Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont actuellement largement prescrits chez l’adulte et l’enfant. L’inefficacité des prokinétiques et la rareté des effets secondaires décrits jusqu’alors chez l’adulte ont conduit à une multiplication par 11 du nombre de nouvelles prescriptions chez l’enfant de moins de 1 an aux Etats-Unis entre 2002 et 2009 [1]. 50 % des enfants commencent leur traitement avant 4 mois.
Les indications
Devant ces données, il semble donc nécessaire de s’interroger sur les indications de ces traitements chez le nourris-son afin de mieux cibler leur utilisation et de limiter leur prescription, ceci pour diminuer leur coût, mais aussi parce que la question de leur innocuité à moyen et long termes risque de se poser de plus en plus, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte, où depuis quelques années de nouveaux effets secondaires ont été notés dans différentes publications.
En France, seulement deux IPP ont l’AMM chez l’enfant : l’oméprazole et l’esoméprazole à partir de l’âge de 1 an. Cependant, même en l’absence d’AMM, leur utilisation avant l’âge de 1 an peut toutefois être tolérée, selon les recom-mandations de l’Afssaps en 2008 [2].
L’AMM concerne le traitement de l’œsophagite érosive confirmée par une endoscopie et le reflux gastro-œsopha-gien symptomatique.
L’indication du traitement dans l’œsophagite érosive/ulcérée confirmée par endoscopie reste indiscutable.
En revanche, comme les Anglo-Saxons le font, il est effectivement nécessaire de différencier ce reflux gastro-œsophagien physiologique (gastroesophageal reflux, GER) du reflux gastro-œsophagien symptomatique ou pathologique (gastroesophageal reflux disease, GERD), clairement défini comme un reflux responsable de symptômes et/ou complications.
Chez le nourrisson, en dehors de certaines situations où le reflux pathologique est plus fréquent (atrésie de l’œsophage, troubles neurologiques/encéphalopathie, hernie diaphragmatique, mucoviscidose), le reflux gastro-œsophagien est tout d’abord un phénomène physiologique, puisque les régurgitations sont fréquentes (50 % < 3 mois, 67 % à 4 mois, 5 % à 10-12 mois) [3], moins souvent acides par rapport à celles de l’adulte, n’ayant pas de retentissement sur la croissance et d’évolution spontanément favorable avec une amélioration[...]
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