Existe-t-il un intérêt à raccourcir la durée du traitement antibiotique dans l’otite moyenne aiguë du jeune enfant ?

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Hoberman A et al. Shortened antimicrobial treatment for acute otitis media in young children. N Engl J Med, 2016;375:2446-2456.

Le diagnostic d’otite moyenne aiguë (OMA) est fréquent chez l’enfant et constitue le motif le plus courant de prescription d’antibiotique. L’augmentation des résistances aux antibactériens ont conduit les cliniciens à limiter la prescription d’antibiotiques chez les enfants présentant des OMA. Cependant, des études ont mis en évidence qu’un traitement antibiotique permettait plus souvent une évolution favorable par rapport au placebo chez les jeunes enfants. Ainsi, une autre stratégie consistant à réduire la durée du traitement antibiotique pourrait limiter la survenue de résistance microbienne.

Le but de cet essai était d’évaluer chez des enfants âgés de 6 à 23 mois l’effet d’un traitement antibiotique de 5 versus 10 jours en termes d’efficacité, de récurrence des épisodes et de survenue de résistances bactériennes.

Cet essai a été conduit entre janvier 2012 et septembre 2015 aux États-Unis. Pour être éligibles, les enfants devaient avoir reçu au moins 2 doses de vaccins anti-pneumococciques conjugués et avoir une OMA diagnostiquée selon 3 critères (échelle de symptômes, épanchement de l’oreille moyenne et bombement de la membrane tympanique avec otalgie). L’échelle des symptômes prenant en compte 7 items (pleurs, irritabilité, fièvre, sommeil perturbé, diminution de l’activité, de l’appétit, et tenue de l’oreille) avait une cotation de 0 à 14, score le plus sévère. Les enfants, appariés sur l’âge, étaient randomisés pour recevoir 5 versus 10 jours d’amoxicilline à 90 mg/kg/j associé à du clavulanate. Un suivi téléphonique avec remplissage de l’échelle des symptômes était instauré jusqu’au 14e jour plus toutes les 6 semaines jusqu’à la fin de la période d’épidémie d’infection respiratoire (octobre à fin mai).

Sur les 806 enfants éligibles, 520 ont été randomisés. Dans le groupe traitement standard (10 jours), 238 sur 257 (93 %) ont complété l’étude contre 229 sur 258 (89 %) dans le groupe traitement court de 5 jours (p = 0,18). Sur l’ensemble des enfants, 89 % ont reçu au moins 80 % des doses du traitement. Un échec de traitement était observé dans 34 % des cas avec le traitement court versus 16 % avec le traitement standard. Une interaction était retrouvée entre la sévérité de la maladie jugée sur la douleur, la fièvre et l’échec thérapeutique sans différence significative entre les groupes. Un échec de traitement était plus fréquent en cas de garde collective et en cas d’OMA bilatérales (p < 0,001). Le score moyen des symptômes[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.