Les enfants de la Génération Alpha sont nés depuis 2010. Ils grandissent dans un monde hybride où écrans tactiles et réseaux sociaux façonnent leurs premières expériences. Curieusement, cette immersion précoce dans le numérique coïncide avec une explosion des diagnostics de troubles du neurodéveloppement (TND) : TSA, TDAH, dyslexie, dyspraxie… Les TND touchent 15 % des enfants aujourd’hui (contre 5 % il y a 20 ans). Est-ce le signe d’une épidémie ou d’une révolution diagnostique ? Scrutée dès la crèche (cf le carnet de santé 2025 avec des nouveaux examens à 6 mois et 3 ans), la génération Alpha nous pose une question un peu dérangeante : les enfants en délicatesse avec leur développement sont-ils étiquetés trop vite ou simplement mieux repérés et accompagnés ?
Entre surexposition aux écrans et injonctions à la performance scolaire, leur environnement pourrait-il exacerber les fragilités neurodéveloppementales ?
Pourtant, cette même génération bénéficie aussi d’outils très utiles : scanners, logiciels de dictée vocale, réalité virtuelle à visée thérapeutique, dépistage précoce des troubles via l’IA [1].
Ces enfants hyperconnectés et hypersensibilisés aux enjeux de santé mentale vont-ils redéfinir notre compréhension des cerveaux atypiques ?
Cette (r)évolution ne s’est pas faite en un jour !
Pour mieux les comprendre, nous devons nous souvenir de leur préhistoire et revisiter les codes des générations précédentes.
Les héritiers d’une succession de générations
Depuis 1945, quatre générations se sont nourries de valeurs générées par les contextes éducatifs, géopolitiques et socio-économiques très différents [2] (fig 1).
Les baby-boomers sont nés entre 1945 et 1960 pendant les “Trente Glorieuses” (1945-1975) et ont eu une vie facile grâce à 4 fées qui se sont penchées sur leur berceau, les 4 P : Progrès, Plein emploi, Prospérité et Paix ! [3]. Pendant leur enfance, il leur était difficile de vérifier ce que les adultes leur imposaient en termes d’éducation et d’enseignement. La légitimité de leurs parents, enseignants et médecins était innée. Dans un monde d’après-guerre productif et apaisé, ils sont décrits comme optimistes, pacifistes, addicts au travail, et logiquement guidés par la même valeur : DEVOIR.
La génération X (1960 à 1980) n’a pas connu[...]
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