Les soins du cordon font souvent partie des préoccupations des nouveaux parents au moment de quitter la maternité. En l’absence de recommandations consensuelles disponibles sur cette question, les conseils donnés sont parfois différents, voire discordants entre les nombreux interlocuteurs des familles (équipe de maternité, pédiatre, médecin généraliste, sage-femme, puéricultrice, bonne copine…) ce qui génère de l’inquiétude et parfois des pratiques inutiles, voire dangereuses. Nous proposons ici de faire le point sur la physiopathologie et l’épidémiologie des infections du cordon puis sur les études disponibles en matière de soins du cordon avant de proposer une conduite à tenir basée sur un niveau de preuve établi.
Physiopathologie et définition de l’omphalite
Le cordon ombilical qui relie le fœtus au placenta in utero est constitué de vaisseaux sanguins entourés de tissus conjonctifs. Très vite après la naissance et la section du cordon ombilical, les artères ombilicales se contractent, le flux sanguin s’interrompt et les tissus du cordon, privés de sang évoluent vers la nécrose aseptique. La région ombilicale se colonise dès la naissance avec une flore variée dont une majorité de cocci gram positif, en particulier de type Staphylocoques (94 %) mais aussi des bacilles gram négatifs (64 %) de type Escherichia coli et Klebsiella [1].
La cicatrisation et la chute du cordon ont lieu entre 5 et 15 jours. Avant la chute du cordon, cette région constitue une voie possible d’infection bactérienne à partir des vaisseaux. En effet, si la colonisation physiologique des téguments se fait par des germes peu pathogènes, des germes parfois plus virulents exposent au risque d’infection : l’omphalite. Le cordon constitue ainsi la porte d’entrée d’une possible infection systémique chez le nouveau-né, les tissus dévitalisés constituant un excellent milieu de croissance pour les bactéries, et les vaisseaux ombilicaux étant récemment thrombosés [2]. Les bactéries peuvent envahir la cicatrice ombilicale, provoquant une infection localisée avec écoulement purulent, entraînant un retard à la fermeture des vaisseaux ombilicaux et un saignement. Depuis ce site, l’infection peut même se propager aux vaisseaux ombilicaux, le long des fascias de la paroi abdominale puis au péritoine (fig. 1). L’omphalite est ainsi définie comme la présence d’un érythème ou d’un écoulement séreux ou purulent au[...]
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