C’est à un pédiatre hospitalier “jeune retraité” qu’a été confiée la rédaction de cet article prospectif visant à proposer des scénarios susceptibles de faire évoluer l’organisation des soins aux enfants, aujourd’hui soumise à de multiples contraintes. Il importe de rappeler que ces propos n’engagent que leur auteur, au cursus marqué par un ancrage métier au cœur de la pédiatrie générale et un engagement institutionnel en fin de parcours. Il s’agit d’une rédaction encore compliquée par le contexte actuel :

>>> Un système de santé plus administré que piloté, exsangue au terme d’un plan d’austérité porté par une implacable logique comptable.

>>> Une pandémie de COVID-19 ayant mis en exergue les dysfonctionnements générés par une politique de fermeture de lits inscrite dans le Plan triennal de l’Assurance Maladie depuis 2015, régulièrement dénoncée par les urgentistes quotidiennement confrontés au déficit de lits d’aval. L’engagement des professionnels de santé face à une crise sanitaire sans précédents, la plasticité organisationnelle qu’ils ont eux-mêmes déployée et la reconnaissance de la population ont conduit au Ségur de la santé, dont on ne mesure toujours pas aujourd’hui, au-delà des intentions affichées, les réels bénéfices attendus.

>>> Une démographie des médecins en berne, suite à des choix politiques délibérés. Le nombre d’étudiants en médecine accédant par concours à la deuxième année est passé de 8 671 en 1977 à 3 511 en 1992. Cette funeste erreur, dont on prend la pleine mesure aujourd’hui, était portée par un concept simple : la réduction du nombre de prescripteurs devait mécaniquement limiter les soins prescrits et permettre une meilleure maîtrise de l’inflation des coûts[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.