L’hypertension artérielle (HTA) s’intègre dans la maladie cardiovasculaire et sa prise en charge précoce est un enjeu de santé publique chez l’adulte [1]. Chez l’enfant en sur­poids ou obèse, la prévalence de la pression artérielle (PA) élevée (2,2 à 3,5 %) et de l’HTA (3,5 %) est en augmentation depuis plusieurs années [2, 3]. En pédiatrie, l’HTA est une urgence relativement rare mais avec un potentiel de gravité extrêmement élevé. À côté des signes d’appel classiques (céphalées, troubles visuels, fatigabilité, dyspnée et épistaxis), la découverte, dans 35 % des cas, se fait par une complication qui peut être la présentation initiale, avec des signes trompeurs (crise convulsive, œdème aigu du poumon, encéphalopathie…). Dans 85 % des cas, on observe, dès la découverte de l’HTA, un retentissement cardiaque, témoin d’un retard de diagnostic.

Méthode de mesure de la pression artérielle

La mesure de la PA fait partie de l’examen clinique systématique de l’enfant à chaque consultation après 3 ans [4]. L’HTA doit être cependant recherchée avant 3 ans dans certains cas (prématurité, retard de croissance intra-utérin [RCIU], signes urinaires, néoplasie, maladie de système, transplantation d’organes…) [5, 6]. La PA doit être mesurée en position couchée, au calme, après un repos depuis au moins 5 min. La méthode de référence est le sphygmomanomètre (auscultatoire) avec un stéthoscope. La méthode oscillométrique, largement utilisée du fait de sa facilité, peut dans certains cas sous- ou sur­estimer la PA et nécessite une calibration de l’appareil. La mesure de la PA à la jambe ou au poignet est peu précise et n’est pas une méthode de diagnostic de l’HTA. La méthode auscultatoire est difficile chez le nourrisson et nécessite une répétition des mesures (jusqu’à 5 fois en une seule consultation). La mesure dans les bras d’un parent n’occasionne qu’une surévaluation de 5-10 mmHg, alors que les cris d’un enfant contraint à la position couchée peuvent faire monter la PA de 30-50 mmHg, de même que le stress, la[...]

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