Le pédiatre doit se soucier des conséquences de l’exposition des enfants aux écrans

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Depuis 1995, date d’arrivée d’Internet en France, notre vision du monde a changé. En quelques secondes, on obtient toutes les informations que l’on souhaite. Depuis 2007, les “smartphones” ont envahi notre quotidien et depuis 2010, les tablettes sont dans de nombreux foyers (40 % des foyers en 2015 contre 8 % en 2012) [1]. Le téléchargement par la 4G depuis 2013 permet d’obtenir tout ce qui peut se voir, s’entendre dans le monde (87 % des français sont connectés à Internet) [1]. Nous sommes dans un système hyper-connecté, nomade et multi-écrans, ce que les anglo-saxons surnomment ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device). À présent, quasiment toutes les familles possèdent “ce pouvoir” et par conséquent les enfants ont, dès le plus jeune âge, accès à cet outil. Le monde est dans leur main sans contrôle de temps (le plus souvent) et d’image (plus rarement). On compte ainsi 6 écrans en moyenne par foyer en 2015 en France [2].

Aux États-Unis en 2012, on constatait chez les enfants de 8 mois à 8 ans une exposition de 4 heures de télévision par jour en arrière-plan [3]. Le taux d’utilisation des médias mobiles est passé de 39 % à 80 % entre 2011 et 2013 chez les enfants de 2 à 4 ans [4]. Au Canada, en 2014, les enfants de 3 à 5 ans passaient en moyenne 2 heures par jour devant un écran [5].

Cet accès illimité est fascinant mais, comme toute révolution majeure, des dangers existent et des règles doivent être mises en place. Nous, professionnels de santé devons conseiller et informer les familles le plus tôt possible (dès la maternité dans l’idéal). Les pédiatres doivent se saisir de ce nouvel élément qui jalonne la vie des enfants dès leur plus jeune âge. Lors de notre consultation, nous devons nous informer du temps d’écran comme nous nous informons de leur sommeil, de leur alimentation…

Vignettes cliniques

Ainsi, Irène, 2 ans, petite fille d’origine chinoise, gardée par maman, présente des troubles majeurs du sommeil, des oppositions alimentaires récentes et des accès de colère. À 15 mois, elle a été victime de brûlures étendues du bras ayant nécessité des soins douloureux bien aidés par le visionnage de l’Ipad. De 15 minutes deux fois par jour (massage de la brûlure), elle est devenue “accro” à l’Ipad passant plusieurs heures devant, la privant de sommeil. En analysant la situation et en alliance avec les parents, en quelques semaines, Irène est redevenue adorable en limitant son temps d’écran à deux fois 30 minutes par jour.

Également, Mélissa,[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital Saint-Camille et cabinet libéral, BRY-SUR-MARNE.