Reflux gastro-œsophagien : les mesures hygiéno-diététiques ont‑elles un intérêt ?

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Avant de diagnostiquer et chercher à traiter un reflux gastro-œsophagien, il est bon de rappeler quelques éléments clés à ce sujet [1-3].

  • Le reflux gastro-œsophagien n’est pas une maladie mais un phénomène physiologique, quoique probablement inutile, qui se produit plusieurs fois par jour chez tout un chacun [3]. Poser ce “diagnostic” à tort a des conséquences sur les familles et les médecins, lesquels ont tendance à l’accuser ensuite de tous les maux et à chercher à le traiter indûment [4].
  • Chez le nourrisson, ce phénomène est plus fréquent et plus abondant du fait surtout de la quantité de liquide bue par jour, relativement au poids. Ainsi, si probablement 100 % des nourrissons ont un reflux gastro-œsophagien, 60 % le manifestent sous forme de régurgitation, et une petite proportion seulement va avoir des conséquences néfastes. Mieux vaut banaliser les régurgitations que de se lancer dans l’aventure du diagnostic et du traitement d’un “reflux” simple.
  • Au-delà de l’âge nourrisson, le reflux typique se manifeste sous forme de pyrosis, que le jeune enfant n’est pas capable de décrire. On constate donc un “trou” dans la demande de soin pour les reflux typiques, jusqu’à 4-5 ans au moins [1].
  • Le reflux “atypique” est la grande situation où des traitements sont actuellement prescrits, quand on l’accuse de manifestations extradigestives comme les otites, l’asthme, les laryngites, les réveils nocturnes, la mauvaise haleine, les apnées du prématuré, les malaises et les pleurs du nourrisson… Dans toutes ces circonstances, les preuves de la responsabilité du reflux sont souvent pauvres et les résultats des études contrôlées très décevants, expliquant que les recommandations et AMM soient peu incitatives pour prescrire, au moins sans[...]

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À propos de l’auteur

CHU de Rouen, Université de Sherbrooke, Département de Pédiatrie, Hôpital Charles-Nicolle, ROUEN.