Auteur Mouterde O.

CHU de Rouen, Université de Sherbrooke, Département de Pédiatrie, Hôpital Charles-Nicolle, ROUEN.

Dossier : Intolérances alimentaires non allergiques
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L’intolérance au lactose existe. Ce n’est pas une maladie, mais une norme génétiquement déterminée pour la majeure partie de l’humanité pour laquelle l’activité lactase diminue de façon physiologique après l’âge de 3 ans. Il existe un gradient nord sud de tolérance décroissante chez l’adulte en Europe et en Afrique, par une sélection génétique. Il n’existe pas d’allergie au lactose.
Certaines maladies génétiques rares s’accompagnent d’une intolérance primitive au lactose, d’autres maladies plus fréquentes sont responsables d’une intolérance secondaire temporaire (toute cause d’atteinte de la muqueuse de l’intestin grêle). Le lactose ne devrait pas être déconseillé en cas de diarrhée, sauf si celle-ci s’avère sévère ou prolongée. La responsabilité du lactose dans les troubles fonctionnels intestinaux attribués aux “FODMAPs” de façon plus générale est discutée, hors intolérance vraie par déficit en lactase. Le rôle du lactose dans le transit et les coliques du nourrisson est également discuté.

Dossier : Remise en cause de nos certitudes
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Le reflux gastro-œsophagien n’est pas un diagnostic de maladie, mais un phénomène physiologique. Il est exacerbé chez le nourrisson du fait des quantités de liquide ingérées.
Il faut distinguer le reflux typique (régurgitations, œsophagite peptique, pyrosis) du reflux atypique accusé de nombreuses manifestations extradigestives (asthme, laryngites, pleurs, érythème pharyn-gé, malaises, mauvaise haleine…) bien souvent sans preuves de causalité et pour lequel les démons-trations par des études contrôlées de l’efficacité des traitements font défaut.
Les mesures “hygiéno-diététiques” concernent surtout le reflux typique, hors œsophagite. Chez le prématuré, une bonne gestion de la sonde nasogastrique et une position ventrale ou latérale sont recommandées. Chez le nourrisson, les laits épaissis sont utiles. Chez l’enfant plus grand, de nombreuses mesures sont proposées : alimentation, position de sommeil, restriction des activités à risque. Leur efficacité est discutable.

Dossier : Traitements positionnels
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La question de la position de sommeil chez le nourrisson ayant un reflux gastro-œsophagien s’est considérablement simplifiée, lorsqu’il a été établi que la mort subite du nourrisson était favorisée par toute autre position que le décubitus dorsal. La question résiduelle est vite réglée : chez le nourrisson, il n’y a pas d’intérêt à utiliser le proclive dorsal (tête surélevée). Pendant l’éveil, la position ventrale est conseillée chez le nourrisson et la position proclive ventrale pour l’émission des rots.
Chez le prématuré hospitalisé, les avis divergent. La position latérale gauche, ou ventrale, diminuerait les reflux. Chez le grand enfant, par assimilation à l’adulte, le décubitus latéral gauche ou ventral et la surélévation de la tête peuvent être conseillés.
L’imputabilité du reflux dans la majorité des manifestations extra-digestives classiquement attribuée au reflux est soumise à caution et à preuve, avant de prodiguer conseils et traitements.