Archives annuelles : 2025

Question flash Troubles des apprentissages : quand réaliser une imagerie cérébrale ?
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Selon le DSM-5, les troubles du neurodéveloppement désignent un ensemble se caractérisant par un déficit du développement des compétences cognitives, motrices, langagières ou sociales [1]. Parmi eux figurent les troubles spécifiques des apprentissages (TSA), définis comme des difficultés d’acquisition et d’utilisation des compétences scolaires fondamentales (lecture, écriture, calcul), qui ne peuvent être expliquées par un trouble du développement intellectuel, un trouble sensoriel, un trouble neurologique majeur, ni par des facteurs environnementaux défavorables (carence éducative, contexte socio-économique). Les TSA comprennent notamment la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysgraphie et la dyspraxie (ou trouble du développement de la
coordination, TDC) [1].

Dans ce contexte, la question de l’indication d’une imagerie cérébrale se pose pour exclure une cause organique sous-jacente et orienter au mieux la prise en charge. Cette prescription doit répondre à des critères précis et être encadrée par un neuropédiatre, afin d’éviter des examens inutiles et de garantir une interprétation optimale des résultats.

Question flash Troubles dys, où commence le pathologique ?
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Quand on parle de troubles “dys”, on fait généralement référence à certains troubles du neurodéveloppement qui se caractérisent par une atteinte “spécifique” d’une fonction cognitive avec des conséquences sur la mise en place des apprentissages au sens large (implicite ou explicite) comme le langage (trouble développemental du langage), la motricité (trouble développemental de la coordination) ou les apprentissages scolaires (troubles spécifiques des apprentissages avec déficit de la lecture, déficit de l’arithmétique ou déficit de l’expression écrite).

On parle de troubles et non de maladie, leur étiologie restant inconnue. Ils sont qualifiés de “primaires” et, d’un point de vue neurobiologique, leur origine est généralement supposée multifactorielle, résultant de l’interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux. En l’absence de marqueurs diagnostiques biomédicaux, il est légitime de se poser la question de “où commence le pathologique” ?

Génération Alpha et troubles du neurodéveloppement, comment aider les parents ?
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Les enfants de la Génération Alpha sont nés depuis 2010. Ils grandissent dans un monde hybride où écrans tactiles et réseaux sociaux façonnent leurs premières expériences. Curieusement, cette immersion précoce dans le numérique coïncide avec une explosion des diagnostics de troubles du neurodéveloppement (TND) : TSA, TDAH, dyslexie, dyspraxie… Les TND touchent 15 % des enfants aujourd’hui (contre 5 % il y a 20 ans). Est-ce le signe d’une épidémie ou d’une révolution diagnostique ? Scrutée dès la crèche (cf le carnet de santé 2025 avec des nouveaux examens à 6 mois et 3 ans), la génération Alpha nous pose une question un peu dérangeante : les enfants en délicatesse avec leur développement sont-ils étiquetés trop vite ou simplement mieux repérés et accompagnés ?

Question flash Pathologies de la muqueuse buccale de l’enfant
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L’examen de la muqueuse buccale de l’enfant doit être systématique au cours de l’examen clinique pédiatrique.

Il faut connaître les variations physiologiques de la muqueuse buccale de l’enfant qui sont souvent sources d’inquiétude pour les parents :
– la pigmentation ethnique débute dans l’enfance, sous forme de macules pigmentées des gencives. Les papilles fongiformes de la langue se pigmentent donnant un aspect en pointillé ;
– les grains de Fordyce (glandes sébacées hétérotopiques asymptomatiques) sont fréquemment localisés sur le versant muqueux des lèvres.

La langue géographique ou glossite exfoliée migratrice est une affection bénigne de cause inconnue évoluant par poussées, ne nécessitant pas d’examen complémentaire ni de traitement.

La muqueuse buccale de l’enfant peut être fréquemment le siège de pathologies infectieuses.

Question flash Toxidermie
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Les éruptions cutanées chez l’enfant sont très fréquentes, le plus souvent d’origine infectieuse, mais parfois d’origine médicamenteuse. Les toxidermies sont des réactions d’hypersensibilité retardée à un médicament.

Devant toute suspicion de toxidermie, il convient de réaliser une frise médicamenteuse avec la chronologie des médicaments (date d’introduction, augmentation de posologie, arrêt) précédant l’éruption. Tout médicament peut être suspect de toxidermie, bien qu’il existe des médicaments dits à haut risque (comme les antiépileptiques et les sulfamides antibactériens). L’arrêt précoce du médicament est un facteur pronostic. L’anamnèse et la sémiologie sont indispensables pour classer la toxidermie en toxidermie non grave ou toxidermie grave.

Devant tout exanthème avec suspicion de toxidermie, il faut rechercher des signes de gravité clinique : une altération de l’état général, une fièvre élevée, une atteinte muqueuse, un œdème du visage, une douleur cutanée, des bulles, pustules, vésicules, un décollement cutané, du purpura, des adénopathies. Ces signes orienteront vers une toxidermie grave.

Dermatologie pédiatrique Urticaire de l'enfant
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L’urticaire de l’enfant est fréquente, non grave dans l’immense majorité des cas, mais peut être invalidante du fait du prurit et du caractère affichant. Les urticaires aiguës sont principalement d’origine virale ou infectieuse chez l’enfant, rarement allergiques, et les urticaires chroniques (urticaires durant plus de 6 semaines) sont la plupart du temps spontanées et idiopathiques. Le traitement repose sur les anti-histaminiques H1 de nouvelle génération, non sédatifs, dont on peut augmenter les doses jusqu’à une dose maximale multipliée par 4 par rapport à la dose quotidienne de l’AMM, dans les urticaires chroniques.

Billet du mois Billet du mois
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L’enfant qui observait un oiseau blessé avait dit à sa mère : “Pourquoi il va mourir ?”

Celle-ci lui avait répondu : “Parce qu’il doit être vieux, et que tout le monde meurt…”
Il s’était alors inquiété : “Mais nous, on ne meurt pas, si… ?”*

Peut-on demeurer fidèles à nos engagements à rassurer les enfants (ne t’inquiète pas…) sans risquer d’apporter de l’ambiguïté dans les réponses à ces “interrogations qui les font grandir” ?

Billet du mois Défendons les sciences
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L’université et la Recherche sont actuellement les cibles d’attaques sans précédent aux États-Unis, menaçant les libertés académique et scientifique. Des coupes budgétaires brutales affectent directement les agences fédérales de recherches, notamment en matière de santé publique et d’environnement. Il en est ainsi pour les instituts nationaux de Santé dont le très renommé National Institutes of Health dédié à la recherche médicale et biomédicale, et plus récemment l’Université Johns Hopkins, l’une des plus prestigieuses, en particulier dans les domaines des maladies infectieuses et de la santé publique.

Ainsi se dessine une “restructuration majeure” des agences supervisées par le ministère de la Santé des États-Unis, et notamment de celles chargées des réponses à apporter aux épidémies ou à l’évaluation de nouveaux médicaments.