Billet du mois

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“Il y a une fissure dans tout. C’est ce qui permet à la lumière d’entrer.”
Leonard Cohen

Sa mère s’était inquiétée parce que sa fille était encore, à 7 ans, anormalement émotionnellement fragile. L’enfant avait refusé que l’on puisse porter ce jugement à son égard et avait déclaré que “même si c’était vrai”, ce serait pour elle “une chance”.

Une chance, il est vrai, si elle est aussi la force qui, en permettant d’analyser ses propres fragilités, conduit à mieux accueillir et comprendre celles des autres.

“Notre prochain nous éveille”, écrit le philosophe Alexandre Jollien atteint d’une infirmité motrice cérébrale, suggérant par ces mots que le handicap l’avait ouvert à la vie, lui permettant “de cultiver dans l’indicible fragilité le germe d’un accomplissement de soi, d’une exploration de soi vers l’autre, de soi dans l’autre et de soi grâce à l’autre.”*

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Elle avait été l’une des jeunes enfants de mes consultations qui m’avait écrit un jour : “J’aimerais bien devenir médecin des enfants, comme toi ! Attends-moi !”.
Je lui avais répondu, avec émotion : “Je t’attends”.
Elle m’avait adressé, chaque année, une lettre me donnant de ses nouvelles et m’avait appris l’immense déception qu’avait constitué pour elle l’échec de l’accès aux études médicales.
Elle m’avait fait part de son mariage puis de la naissance de sa fille.

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Quelle est la morale du sport ?
“Que le meilleur gagne”, pourrait-on répondre, en un sens qui serait “Que le meilleur l’emporte”.
À un moment donné de leur “construction mentale”, nous avait appris Axel Kahn*, les sportifs pourraient être entraînés à n’évaluer les conséquences de leurs échecs qu’en regard des résultats de leurs concurrents, avec les risques de méconnaître les valeurs de performances qui ne sont obtenues que sur eux-mêmes.

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Ne nous souhaitez plus “Bon courage !”
J’avais autrefois interrogé des jeunes étudiants en médecine à propos de leurs propres définitions du handicap. Ils avaient été nombreux à répondre : “C’est un manque et surtout pas une différence.”*
“Je n’y arriverai pas”, avait confié un enfant handicapé moteur au professeur des écoles qui l’invitait à modeler de ses mains un personnage qui lui soit familier. Cet enfant pouvait croire qu’il n’arriverait pas à créer le mouvement qui était en lui et à offrir à tous les regards ce qu’il ne pensait pas pouvoir faire avant de l’avoir fait.

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Ces derniers temps, l’histoire diffuse étonnement sur les réseaux sociaux.
L’écrivain Franz Kafka avait rencontré dans un parc de Vienne une petite fille qui pleurait la perte de sa poupée. Il avait tenté de consoler l’enfant en lui assurant que celle-ci était partie en voyage pour découvrir le monde et qu’elle lui écrirait pour lui raconter les récits de ses découvertes.

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Mon fils pourra-t-il s’aider de l’intelligence artificielle pour augmenter son intelligence, s’interrogeait un père ?
L’intelligence, ce n’est pas seulement ce que mesurent les tests, c’est ce qui leur échappe, lui répondrait Edgard Morin.
Les spectres des intelligences, tels que les définit le philosophe et physicien Emile Klein, n’échappent pas aux interrogations des défis qui sont devenus les nôtres, face aux vertiges des développements de l’intelligence artificielle.

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“Enseigner les enfants. La méthode ne suffit pas s’il lui manque quelque chose”, écrit Daniel Pennac* :
– C’est un gros mot ?
– Pire qu’“empathie” ?
– Sans comparaison. Un mot que tu ne peux absolument pas prononcer dans une école, un lycée, une fac ou tout ce qui y ressemble.
– Si tu sors ce mot en parlant d’instruction, tu te fais lyncher. 
– …
– Et ce mot est ?
– L’Amour.”

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Les enfants ont une capacité extraordinaire à s’émerveiller.
Ils savent regarder ce que nous ne voyons plus, entendre ce que nous n’écoutons plus, accueillir les émotions que nous avons perdues.
Combien sommes-nous alors à être tentés de les suivre pour retrouver les éblouissements de notre propre enfance ?

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Reviens-là ! est un appel à la présence.
C’est “ici-là” que les choses commencent.
C’est le départ de la relation, de la rencontre, du mouvement.
C’est un moment présent, personnel, parfois unique.

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Je me dis un de ces jours
Tu vas voir la mer
Comme je la vois maintenant
Toujours jamais pareille
Des mots d’enfant poète.
Tels ceux qu’il m’arrive d’adresser à des parents pour partager avec eux l’heureuse nouvelle de la naissance d’un enfant. Avec les joies à venir de découvrir un enfant, chaque jour le même, chaque jour différent.

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