Doigt de porte : conduite à tenir

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Les traumatismes de la main chez l’enfant sont fréquents et sont représentés en grande partie par des écrasements des doigts que l’on appelle “les doigts de porte”, et qui concernent surtout la dernière phalange. Cet écrasement est la première cause de consultation aux urgences traumatologiques pédiatriques. Son incidence est évaluée à 3,5 % des accidents domestiques, et cela à cause de la curiosité naturelle de l’enfant qui va à la découverte du monde qui l’entoure. Tous les âges sont touchés, mais le pic de fréquence est entre 1 et 3 ans. Dans 75 % des cas, les portes et les portières en sont la cause. Le pronostic est favorable à condition d’une prise en charge bien codifiée. Ces accidents peuvent être évités, grâce à l’utilisation de systèmes préventifs.

Généralités

Le plus souvent, il s’agit d’un écrasement de l’extrémité de la troisième phalange des doigts longs ou de la deuxième phalange du pouce. Toutes les structures peuvent être lésées (fig. 1) :

  • l’ongle : hématome sous-unguéal, désinsertion de la tablette de l’ongle, avec la présence d’une plaie plus ou moins contuse ;
  • peau : plaie pulpaire ou perte de substance cutanée (amputation) ;
  • tendons : désinsertions tendineuses ;
  • os : fracture de la phalangette avec parfois décollement épiphysaire ou atteinte articulaire ;
  • vaisseaux et nerfs : lésions neurovasculaires.

Traitement

Pour éviter des séquelles plus ou moins sévères, le traitement doit être adapté à chaque cas. Si l’enfant ne peut pas être immédiatement adressé dans un service d’urgence pédiatrique ou dans un centre d’urgence de la main, le premier geste consiste à nettoyer la plaie avec un antiseptique non alcoolique suivi d’un pansement avec une interface neutre ou grasse afin d’éviter l’adhérence de la plaie au pansement. En cas de perte de substance ou d’amputation, il faut, si possible, récupérer le bout distal afin de tenter une suture traditionnelle ou en utilisant de la colle biologique [1], ou une réimplantation.

Devant toute plaie d’un doigt, il est nécessaire d’effectuer une radiographie afin de dépister une éventuelle fracture sous-jacente. Dans le cas de plaie cutanée et de fracture de la huppe, il faut être vigilant à cause du risque infectieux, car il s’agit d’une fracture ouverte. L’antibiothérapie n’est pas systématique. Il faudra vérifier que l’enfant est vacciné contre le tétanos.

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À propos de l’auteur

Chirurgie Orthopédique et Réparatrice de l’Enfant, Centre de Traitement des Brûlures, Hôpital Armand Trousseau, Université Paris VI, Pierre et Marie Curie, PARIS.