Editorial

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Écrire un éditorial sur l’appendicite est un exercice très enthousiasmant : la crise d’appendicite aiguë reste la première urgence abdominale pédiatrique de nos jours. Les conséquences, regrettables et bien connues d’un diagnostic retardé, rendent complexe sa prise en charge.

Trois articles illustrent l’évolution de la prise en charge de l’appendicite sous ses aspects diagnostiques et thérapeutiques.

  • Concernant le diagnostic, il faut rappeler que la clinique reste l’élément fondamental de la décision chirurgicale. Le Dr Henri Kotobi, qui présente un algorithme diagnostique actualisé, ne manque pas de citer l’excellent ouvrage d’Henri Mondor, Diagnostics urgents de l’abdomen, publié en 1940 et que l’on devrait recommander à tout étudiant en médecine dès le stade de l’apprentissage de la sémiologie chirurgicale.

Il est en effet encore possible, en 2014, de poser un diagnostic d’appendicite sur les simples données d’un examen clinique complet ! Certes, les pièges diagnostiques existent, en particulier pour les enfants de moins de 5 ans, mais la quintessence de l’art du chirurgien n’est-elle pas d’exercer son métier par l’usage de la main et du raisonnement clinique ? Encore faut-il que ce chirurgien soit un chirurgien d’enfants, ce qui dans la pratique courante ne correspond pas toujours à la réalité des situations, malgré la structuration des services de chirurgie pédiatrique. Bon nombre d’enfants sont encore pris en charge, y compris jusqu’à l’intervention chirurgicale, par des chirurgiens généralistes dont la pratique, tant sur le plan diagnostique que clinique, ne correspond pas aux gold standards recommandés aujourd’hui par les chirurgiens pédiatres.

Cette prise en charge peut donner toute satisfaction et aboutir à la guérison de l’enfant dans des situations simples ; elle est donc utile parfois. Mais dans les situations plus compliquées, les difficultés, en particulier dans la relation avec la famille, conduiront à un recours spécialisé souvent trop tardif.

Dans la démarche diagnostique, peu d’examens complémentaires s’avèrent nécessaires : la biologie est peu spécifique, même si la leucocytose garde une place importante. L’ASP n’est plus recommandé et l’échographie (entre des mains expertes) est devenue l’examen de première intention. Combien d’enfants pourtant subissent de façon inutile des explorations tomodensitométriques, suivant ainsi le parcours de leurs homologues adultes.

L’article du Dr Kotobi mentionne des algorithmes décisionnels qui peuvent très -utilement aider les médecins urgentistes et les internes en chirurgie à prendre les décisions nécessaires pour l’orientation adéquate des douleurs abdominales en pédiatrie. La mise en observation chirurgicale est un des outils incontournables[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie viscérale pédiatrique, Hôpital Gatien-de-Clocheville, Tours.