Épiphysiolyse : savoir aussi l’évoquer en dehors de l’obésité

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L’épiphysiolyse de hanche ou épiphysiolyse fémorale supérieure (EFS) correspond au glissement de l’épiphyse ou “tête fémorale” par rapport au col fémoral, à travers le cartilage de croissance. L’adage dit qu’un médecin traitant sera confronté une à deux fois seulement dans sa carrière à une épiphysiolyse. Or, si son incidence annuelle est effectivement faible, entre 0,7 et 10 pour 100 000 enfants [1-4], l’EFS reste l’affection la plus fréquente de la hanche de l’adolescent [5, 6]. À ce jour, le délai de diagnostic est encore trop élevé et les comorbidités en sont d’autant plus importantes [7].

L’EFS est une pathologie multifactorielle. Si l’obésité est la principale cause de survenue d’une épiphysiolyse “idiopathique” [8], différentes pathologies systémiques peuvent être responsables d’un glissement épiphysaire. Dans ce cas, ces épiphysiolyses sont dites “secondaires”.

Qu’est-ce qu’une épiphysiolyse idiopathique ?

L’épiphysiolyse idiopathique est la plus fréquente (90 à 95 % des cas) [9]. Elle atteint préférentiellement les adolescents entre 10 et 15 ans, principalement de sexe masculin [2], sans antécédents et présentant une surcharge pondérale. Elle survient le plus souvent lors de la période pubertaire et avant la fermeture des cartilages en Y du bassin. Bien que les EFS idiopathiques soient d’origine multifactorielle, l’obésité constitue le principal facteur de risque, le sur­poids ayant pour effet d’augmenter les contraintes en cisaillement au niveau d’une zone de croissance fragilisée par les changements hormonaux induits lors de la puberté [8].

Quelle que soit son étiologie, l’épiphysiolyse est définie par un glissement postéro-inférieur et médial par rapport au col, d’où l’aspect radiographique de varisation de la tête fémorale, les épiphysiolyses avec glissement en valgus étant exceptionnelles. En termes anatomiques, l’épiphyse reste fixée au fond du cotyle par le ligament rond et c’est bien le col fémoral qui se déplace en haut et en avant. Ce glissement peut être rapide et brutal (EFS aiguë instable) ou lent et progressif (EFS chronique stable). Le tableau clinique peut mélanger ces deux formes avec des glissements[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie orthopédique, Hôpital Femme Mère Enfant, Hospices civils de LYON.