Évolution pédiatrique des enfants dont les mères ont eu un cancer diagnostiqué pendant la grossesse

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Amant F et al. Pediatric outcome after maternal cancer diagnosed -during pregnancy. N Engl J Med, 2015;373:1825-1834.

Le développement du fœtus peut être influencé par des facteurs extérieurs au cours de la grossesse. Chez les femmes ayant un diagnostic de cancer pendant la grossesse, la maladie elle-même mais aussi les examens diagnostiques, les traitements, le stress induit par la maladie pourraient entraîner une altération du développement fœtal. On sait notamment que certaines chimiothérapies peuvent traverser le placenta et agir sur la division cellulaire, mais les données actuelles sont limitées et rétrospectives. Leurs connaissances sont pourtant essentielles, car elles peuvent influencer la décision thérapeutique dans l’utilisation de la chimiothérapie, le risque à poursuivre la grossesse, le retard de traitement pour la mère et l’induction d’une éventuelle prématurité.

Le but de ce travail est d’évaluer, de manière prospective, une cohorte d’enfants dont la mère a présenté un cancer pendant la grossesse en termes de croissance, de développement cognitif, de fonction et structure cardiaque et de comparer ces enfants à un groupe contrôle apparié dont la grossesse et l’accouchement se sont déroulés sans complication.

Dans cette étude multicentrique européenne, les deux groupes étaient appariés sur l’âge et le terme de naissance. Les données obstétricales, périnatales et oncologiques étaient recueillies pour chaque couple mère-enfant. À 18 et 36 mois, les enfants avaient un examen clinique complet, avec une étude du développement cognitif par l’échelle de Bayley. Une évaluation cardiaque (ECG et échographie) était réalisée à 36 mois.

Au total, 129 enfants sont nés d’une mère atteinte d’un cancer pendant la grossesse. L’âge maternel moyen au moment du diagnostic était de 33,4 ans et l’âge gestationnel moyen de 17,7 SA. Au cours de la grossesse, 96 enfants (74,4 %) ont été exposés à une chimiothérapie (seule ou en combinaison avec d’autres traitements), 11 (8,5 %) à une radiothérapie (seule ou en combinaison), 13 (10,1 %) à une chirurgie seule, 2 (1,6 %) à d’autres traitements et 14 (10,9 %) n’ont été exposés à aucun traitement. Les enfants du groupe exposés sont nés en moyenne à 36 SA (27-41), 79 (61,2 %) sont nés prématurés comparés à un taux de 6,8 à 8 % dans la population générale des pays ayant participés à l’étude. Onze enfants sont nés entre 27 et 31,9 SA, 16 entre 32 et 33,9 SA et 52 entre 34 et 36,9 SA. Le nombre et le type de malformations congénitales étaient similaires à la population générale. Le poids moyen était de 2 705 g, un RCIU était rapporté dans 22 % des cas versus 15,2 % dans le groupe contrôle (p = 0,16). Parmi les enfants nés avec un RCIU dans le groupe exposé, on observait un rattrapage staturo-pondéral dans[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.