Harcèlement scolaire : comment le repérer et que faire ?

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Le harcèlement scolaire ne résume pas toute la violence scolaire (citons par exemple les “jeux” dangereux comme “le petit pont massacreur” ou “le jeu de la canette”) mais constitue une source importante de victimation, en fréquence et par son retentissement [1]. En France, on estime que quelques 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, dont la moitié de manière sévère. Un enfant sur deux en est victime dès l’âge de 7 ans, et un adolescent sur quatre à 18 ans ; près d’1/3 des élèves interrogés disent subir souvent des attaques et des moqueries blessantes de la part d’autres enfants ou adolescents [2] ; près d’un jeune sur dix déclare avoir été agressé ou harcelé sur les réseaux sociaux, avec un maximum à 24 % chez les adolescents de 18 ans. Un collégien ou lycéen sur cinq est victime de harcèlement scolaire [3]. Les conséquences sont nombreuses, jusqu’au suicide.

Pour mieux repérer le harcèlement scolaire, il faut le connaître. Il s’agit d’une entité complexe et évolutive. Trois moments sont importants pour l’évolution des phénomènes. Tout d’abord, l’ambition de l’enseignement de masse, de mise en œuvre récente sur le plan historique, va réaliser le partage de l’espace éducatif et scolaire par un très grand nombre d’individus et des populations très hétérogènes, devant apprendre à vivre ensemble et à se côtoyer, au risque de la confrontation. Ensuite, le développement des écrans au tournant de l’année 2000 va changer la physionomie du harcèlement, perdant toute limite dans le temps et l’espace et trouvant des modèles bien au-delà de la proximité. Enfin, par vagues successives, à coup de faits divers, sous l’effet de la presse et des médias, les violences scolaires sortent de l’ombre, de la méconnaissance, voire du déni ; on se souvient des publications sur l’Ijime (brimades à l’école) au Japon ; elles surprennent, dérangent, choquent, sans arriver à être prises en compte pour ce qui est révélé, connu depuis longtemps et pourtant négligé.

De quoi parle-t-on ?

Pour qu’il y ait harcèlement, il doit s’agir de faits répétés et non d’un épisode unique.

La durée peut être de quelques semaines à plusieurs années scolaires, avec des incidents plus ou moins espacés ou un harcèlement quotidien. L’intensité du harcèlement, sa[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Victimologie pour Mineurs, Hôpital Trousseau, PARIS.