Place de la nutrition et des thérapeutiques dans la prévention de l’entérocolite ulcéro-nécrosante de l’enfant prématuré

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L’entérocolite ulcéro-nécrosante (ECUN) est une pathologie relativement rare, mais potentiellement grave. Elle survient chez 3 à 5 % des enfants grands prématurés, jusqu’à 10-12 % chez les enfants les plus immatures. La mortalité est de l’ordre de 15 à 25 % en cas d’ECUN médicale et 40 à 50 % en cas d’ECUN chirurgicale. En cas d’ECUN, le risque de décès est multiplié par 2 à 10, en fonction de l’âge gestationnel (AG) à la naissance. L’ECUN est aussi associée à une morbidité significative à court terme (septicémie, résection intestinale, nutrition parentérale prolongée), moyen terme (sténose intestinale, grêle court, croissance suboptimale) et long terme (neurodéveloppement suboptimal). Ainsi, environ 27 % des enfants qui ont présenté une ECUN médicale et 43 % des enfants qui ont présenté une ECUN chirurgicale ont une anomalie du développement psychomoteur significative. Par ailleurs, une fois que l’ECUN survient, il n’existe pas de traitement curatif puisque la prise en charge consiste à placer l’intestin au repos et à traiter les complications liées à l’ECUN. La gravité et les difficultés de prise en charge curative de l’ECUN justifient de tout mettre en œuvre pour la prévenir. La nutrition et les thérapeutiques utilisées pour prendre en charge des enfants prématurés sont importantes à considérer dans la prévention de l’ECUN.

La prévention de l’ECUN repose sur une bonne connaissance de sa physio­pathologie. Elle est due à une interaction anormale entre un microbiote intestinal déséquilibré (dysbiose) et l’épithélium intestinal immature dont la motilité est désorganisée, la fonction barrière partiellement inefficace et la vascularisation incomplètement développée [1]. L’inflammation excessive caractéristique de l’ECUN semble due à une immaturité de l’expression des gènes de la réponse immune innée. Parmi les molécules transmembranaires particulières, les toll-like récepteurs (TLR), le TLR4 est plus exprimé dans les entérocytes de l’enfant prématuré que dans ceux de l’enfant à terme ou de l’adulte. Son activation a une action à la fois pro-­inflammatoire (sécrétion de cytokines) et sur le développement de l’intestin (augmentation de l’apoptose et réduction de la prolifération/migration des entérocytes) [1].

L’ECUN est multifactorielle et il est donc vain d’espérer[...]

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À propos de l’auteur

Service de Néonatologie, Hôpital de la Croix-Rousse, LYON, Université Claude-Bernard, LYON 1.