Comparaison des anomalies retrouvées sur les endoscopies digestives hautes d’enfants avec un trouble du spectre autistique (TSA) et ayant, ou non, un retard du développement

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Ballal SA, Greenwell S, Liu E et al. Comparing gastrointestinal endoscopy findings in children with autism developmental delay, or typical development. J Pediatr, 2024;264:113737.

Les TSA se caractérisent par des atteintes très hétérogènes. Des troubles du sommeil, du comportement alimentaire, des automutilations sont rapportées et font souvent suspecter une douleur ou un inconfort digestif. Une méta-­analyse avec 2 000 patients pédiatriques a mis en évidence que les patients autistes avaient un OR de développer des symptômes digestifs de 4,42 par rapport à des patients au développement normal. La prévalence des pathologies gastro-intestinales est probablement sous-estimée chez les enfants autistes, notamment chez ceux dont la communication verbale est absente. Les publications sur les anomalies endoscopiques retrouvées chez ces patients sont limitées et manquent souvent de groupe contrôle.

Le but de ce travail était d’identifier d’éventuelles lésions lors d’endoscopies digestives hautes chez des enfants avec un TSA et de comparer ces résultats avec ceux d’enfants ayant un retard du développement (RD) et ceux d’enfants au développement normal (DN).

Il s’agissait d’une étude rétrospective transversale nord-­américaine ayant repris les données de patients ayant eu une endoscopie digestive haute entre janvier 2001 et septembre 2017. Les patients autistes étaient appariés sur l’âge et le genre à des patients ayant un retard du développement et à des patients sans retard dans un ratio 1 :1:2. Les lésions endoscopiques et histologiques étaient comparées entre les trois groupes.

Au total, 2 104 patients ont été inclus. 526 autistes d’âge moyen 10,1 ± 6,2 ans avec 27 % de filles ont été appariés à 526 enfants avec retard du développement et 1 052 enfants sans retard. Les patients autistes avaient significativement plus de traitements par anti-H2 avant l’endoscopie par rapport aux autres groupes (11,4 %, RD 10,3 %, DN 6,4 % ; p = 0,001) mais pas plus d’inhibiteurs de la pompe à protons (p = 0,55). L’indication la plus fréquente de l’endoscopie dans 1/3 des cas était un reflux gastro-­œsophagien sans différence significative entre les groupes. Les patients autistes avaient plus de lésions œsophagiennes histologiques, notamment d’œsophagites, que les autres groupes (38,4 %, RD 33 %, DN 30,4 % ; p = 0,008), des lésions de l’œsophage moyen étaient plus fréquentes chez les autistes (34 %, RD 22,2 %, DN 22,3 %, p < 0,001). Dans les modèles multivariés, les TSA étaient un prédicteur indépendant d’anomalies histologiques œsophagiennes (OR1,38 ; IC95 % : 1,09-1,76). Les anomalies retrouvées au niveau de l’estomac ne différaient pas selon les groupes. Au niveau du duodénum, les anomalies histologiques étaient moins[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.