Hippocrate : malédiction et culpabilité

0

Hippocrate.
Dans notre mémoire, solennel est le serment que nous prêtons traditionnellement pour affirmer notre engagement aux règles morales et éthiques de la médecine.

Hippocrate.
Pour l’actualité, le titre d’un film qui peut symboliser le passage (la mue) du statut de l’étudiant à celui de l’interne plus que la plus habituelle renaissance de celui de l’interne à celui de médecin.

Hippocrate : un film qui nous fait souvent sourire et nous étreint à la fois.

Premiers sourires reliés au regard porté dès la bande-annonce sur le visage de l’interne débutant, tenant sur ses genoux une observation extraite d’un dossier. Le regard latéral traduit l’incertitude, la recherche d’un appui, l’inquiétude perçue au début d’un chemin sur lequel il semble s’engager avec une assurance fragile. Au terme d’un supposé savoir.

C’est aussi avec le sourire que se rappelle à notre mémoire notre propre accueil dans les réalités de la prise de fonctions nouvelles. Nos premiers pas dans un -sous-sol hospitalier apparemment hostile, déjà bousculés par les chariots de l’étrange, -précédant le rituel de la réception de la première blouse “trop large, avec ses taches propres…”

C’est avec un sourire timide que reviennent aussi dans nos souvenirs la maladresse de nos premiers gestes techniques… dont la redoutée ponction lombaire ! Savoir faire ! Sourire encore étourdi face aux turbulents rituels de la salle de garde et de ses manifestations libératoires, souvent mal comprises au sein de nos premières confrontations émotionnelles face à la sévérité de la maladie ou à l’imminence de la mort.

Sourires aussi riches de l’affection furtive que ces rares moments d’intimité -retrouvés “dans la chambre de l’interne”, apaisés par la tendresse d’un appel téléphonique maternel.

Mais aussi oppression réavivée que celle de nos premiers regards, de nos premières questions, de nos premiers examens cliniques confrontés à la confiance des plus vulnérables.
Silencieux sous le regard des autres. À la recherche d’un réconfort et d’un -apaisement.

Dans sa démarche d’aujourd’hui, encore mal assurée, le jeune étudiant-interne que nous avons accompagné parfois maladroitement dans la maturation de ses acquis théoriques, reçoit l’appui renforcé par l’âge et l’expérience si souvent méconnue et pourtant si précieuse du “médecin étranger”. Responsable et inspirant par son autorité tranquille, la confiance et le respect qu’on lui doit.

Hippocrate est un film d’une infinie richesse dont chacune des images mériterait d’être commentée au sein de nos facultés.

Silhouettes se côtoyant d’une verticalité reflétant l’assurance et d’une inclinaison à la fois respectueuse et maladroite.
Long plan sur un[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Pédiatrie Générale, Hôpital Robert Debré, PARIS.