Les pathologies digestives impliquant les polynucléaires éosinophiles sont des pathologies dont l’intérêt a augmenté ces dernières années. Il faut savoir les évoquer devant des signes cliniques souvent peu spécifiques. On distingue 3 entités distinctes, les œsophagites (OE), les gastroentérites (GEE) et les colites à éosinophiles (CE) dont la présentation clinique est différente selon le siège de l’infiltration éosinophilique et l’âge de l’enfant.
Éosinophiles et tube digestif
Les éosinophiles résident normalement dans la muqueuse de tous les segments digestifs sauf dans l’œsophage. Il existe un gradient proximal à distal de leur densité dans le tube digestif. Par ailleurs, dans la lamina propria de l’intestin grêle, les éosinophiles sont plus concentrés en profondeur qu’à la surface et sont plus nombreux entre les cryptes qu’entre les villosités. Ces cellules sont facilement visualisées en anatomo-pathologie avec une coloration standard type HES. Il n’existe aucun consensus sur le nombre d’éosinophiles normalement présents dans la muqueuse digestive, sauf dans l’œsophage où un nombre supérieur à 15 par champ à fort grossissement (HPF) est désormais retenu comme pathologique et permet de poser le diagnostic d’OE [1]. Certains facteurs environnementaux comme le climat, la vie urbaine/rurale et l’alimentation semblent influencer le nombre d’éosinophiles [2]. Une étude a retrouvé chez des enfants ayant des biopsies gastriques normales un pic moyen d’éosinophiles de 8/HPF dans l’antre et de 11/HPF dans le fundus. Dans l’intestin grêle et le colon, certains auteurs ont établi une limite normale d’éosinophiles à 20/HPF alors que d’autres l’estiment à 50 éosinophiles/HPF [3].
Les œsophagites à éosinophiles
Les OE sont des pathologies inflammatoires chroniques en rapport avec une infiltration éosinophilique de l’œsophage. Elles répondent à une définition précise, basée sur des critères clinico-pathologiques :
- présence de symptômes évoquant une dysfonction de l’œsophage ;
- présence sur les biopsies œsophagiennes de plus de 15 éosinophiles/HPF après un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ;
- prédominance de l’infiltration éosinophilique au niveau de la muqueuse de l’œsophage.
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