La gale du nourrisson

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La gale est une ectoparasitose à transmission exclusivement inter-humaine. Elle est due à un acarien microscopique, le Sarcoptes scabiei variété hominis. Elle affecte 300 millions de personnes à travers le monde chaque année.

En France, son incidence annuelle a été estimée en 2010 à 337 cas/100 000 habitants soit une hausse de 10 % par rapport à 2002 [1].

Aspects diagnostiques

La gale de l’enfant et surtout du nourrisson présente des particularités cliniques pouvant conduire à des erreurs diagnostiques. Alors qu’il est aisé de faire un diagnostic dans un contexte d’épidémie familiale, cela peut être plus difficile devant un cas isolé. De plus, le jeune enfant est souvent le premier de la famille à présenter des symptômes bien visibles. Les lésions des adultes sont plus discrètes et se développent plus lentement que chez le nourrisson. Une étude prospective conduite pendant 18 mois dans un centre d’urgence pédiatrique a recensé 50 cas de gale chez des enfants âgés en moyenne de 26 mois (8-53). Pour 41 % de ces enfants, le diagnostic n’avait pas été évoqué par un (ou plusieurs) médecin(s) ayant vu l’enfant auparavant. Les diagnostics étaient dermatite atopique, allergie ou infection bactérienne [2].

Il est donc intéressant de rappeler la sémiologie particulière de la gale du nourrisson et de détailler les traitements actuellement à notre disposition ainsi que leur modalité d’utilisation.

Les grandes caractéristiques cliniques de la gale se retrouvent bien sûr chez le nourrisson : prurit, topographie des lésions (extrémités, zones axillaires et génitales) et polymorphisme lésionnel. On a une association de lésions spécifiques (vésicules, sillons, nodules) et de lésions secondaires (lésions urticariennes, eczématisation, impétiginisation, lésions de grattage). La majorité des lésions cutanées ne sont d’ailleurs pas dues au sarcopte mais à la réaction immunologique vis-à-vis du parasite. Dans une gale commune, le nombre de sarcoptes varie entre 5 et 15. Dans une gale profuse (fig. 1) ou hyperkératosique, exceptionnelle chez le nourrisson [3], leur nombre s’élève à plusieurs centaines.

Mais il existe quelques particularités sémiologiques chez le nourrisson qui ont été bien montrées par l’étude de prospective de Boralevi et al. [4].[...]

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À propos de l’auteur

Dermatologie Pédiatrique, Centre Médical Spécialisé de l’Enfant et de l’Adolescent, PARIS. Service de Dermatologie Hôpital Necker-Enfants Malades, PARIS.